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mardi 27 décembre 2016

Valse mortuaire de l'apiculture jusqu'à disparition des abeilles

Premier temps de la valse : depuis la nuit des temps les colonies sauvages d'abeilles à miel prolifèrent, donc les humains se contentent de prélever leur miel.

Deuxième temps de la valse : la préoccupation des apiculteurs est d'augmenter la production de miel grâce aux ruches en paille, en bois, puis "à cadre".

Dernier temps de la valse : depuis la Révolution industrielle et les importations/exportations d'abeilles, les apiculteurs doivent faire face :
  • aux pesticides
  • à la monoculture et à la disparition des variétés de fleurs
  • aux maladies et parasites en tous genres (VARROA, frelon asiatique, Aethina tumida, etc...)
RESULTAT

L'objectif des apiculteurs N'EST  PLUS DE PRODUIRE DU MIEL, MAIS DE GARDER DES COLONIES EN VIE !!!

CAUSES

Des personnes influentes (ou lobbies) disent que les pesticides ne sont pas responsables, qu'il s'agit de mauvaises pratiques apicoles, d'une mauvaise lutte contre le varroa, de problème multi-factoriels...

Admettons que les causes soient multi-factorielles.

SOLUTIONS

Nous avons soit la solution "moderne", sur lesquels se penchent labos et gros producteurs apicoles : sélection/manipulation génétique, au risque d'un appauvrissement génétique donc d'une moindre résilience.

Soit la solution "classique" : toujours plus de lutte chimique contre le varroa, et multiplications des colonies par élevage intensif de reines et nourrissage intensif des abeilles par du sucre+protéines.

Soit la solution "écolo" : multiplication des colonies par essaimage naturel et local, au risque de perdre chaque année 90% des colonies, mais en espérant que les 10% restants aient une variété génétique et épigénétique suffisante pour résister aux calamités.

Autres articles :

jeudi 11 février 2016

Cherche abeilles noires pour sauvegarder sa génétique

Extrait de http://www.ladepeche.fr/article/2015/10/28/2206135-cherche-abeilles-noires.html

Peut-être avez-vous dans vos ruches des abeilles un peu plus noires que les autres. Dans ce cas, il se peut que ce soient des Apis Mellifera Mellifera, appelés plus communément abeilles noires. Il vous faut alors vérifier auprès du conservatoire pyrénéen (CPAN), qui tente depuis 2013 de préserver cette espèce locale.

Dans ce sens, il a lancé un appel à tous les apiculteurs locaux pour collecter des souches d'abeilles.

«Nous envoyons les échantillons que nous recevons au CNRS pour un prélèvement ADN. Car elle peut être visuellement noire mais pas de cette espèce», explique le conservatoire.

Si elle se révèle être une abeille noire, le CPAN proposera à l'apiculteur de récupérer la ruche. Quand le pool génétique sera sauvegardé, le conservatoire diffusera des reines et des essaims auprès des apiculteurs locaux.

Car pour le CPAN, l'abeille noire est vraiment celle de demain. Rustique, elle est plus résistante, et butine plus de fleurs et sur un périmètre plus important. Enfin, surtout, elle hiberne avec une double reine.

Alors avis aux apiculteurs.

Elle disparaît 
...car «l'apiculture moderne a incité les professionnels à importer d'autres races et à créer des hybrides». L'abeille noire est reconnaissable car son corps est entièrement noir jais et son tomentum (bandes de poil présentes sur chaque segment abdominal) étroit.

Voir aussi :

mercredi 24 juin 2015

Scandale des insecticides néonicotinoïdes

Extrait de http://www.rhone-apiculture.fr/Insecticides-neonicotinoides-Mais.html

Résultats des analyses effectuées sur des prélèvements d’abeilles et de pollen, sur des ruches placées en zone fruitière dans les Monts du Lyonnais :

La mortalité d’hivernage 2014 - 2015 a atteint des niveaux catastrophiques dans notre département, et cette tendance s’accentue d’année en année.
Des pertes de 50 à 90 % des colonies ont été enregistrées ce printemps chez de nombreux collègues.
Au contact de ces produits, les mâles et les reines n’ont plus la fertilité nécessaire pour assurer la pérennité de la grappe. Nous retrouvons au printemps de nombreuses colonies orphelines. Ou dans la ruche, il ne reste que la reine et une vingtaine d’abeilles. La petite grappe avec la reine, finit d’agoniser sur une partie de cadre vide, à quelques centimètres de la nourriture.

Les insecticides néonicotinoïdes sont la principale cause de ces disparitions de nos colonies d’abeilles.

80 à 90 % du problème vient des pesticides, et il ne reste que 10 % à 20 % pour toutes les autres causes (maladies, disparition des ressources, incompétence des apiculteurs ...).

Les résultats qui suivent sont sans appel et pourtant seul le produit initial est détecté et quantifié, et pas les métabolites qui sont pourtant présents.

IMIDACLOPRIDE (Confidor …)
0,96 ng/g dans le pollen de cerisier
0,53 ng/g dans les abeilles butinant le nectar de pommier

ACETAMIPRIDE (Suprème …)
2,87 ng/g dans le pollen de pêchers (plus qu’en 2013, rémanence dans les sols ?)
1,62 ng/g dans le pollen de cerisier
Entre 0,2 et 0,5 ng/g dans les abeilles butinant le nectar de pêchers, cerisiers, pommiers

THIACLOPRIDE (Calypso …)
2,76 ng/g dans le pollen de pommiers
16,50 ng/g dans les abeilles butinant le nectar de pommiers (quantité inimaginable …)
Entre 0,2 et 0,5 ng/g dans le pollen et les abeilles sur cerisiers

La plus grande partie de ces polluants n’est pas arrivée par l’extérieur de la fleur, mais avec la sève de l’arbre. Que le traitement soit fait avant ou pendant la floraison ne change pas fondamentalement le problème, sauf bien entendu si l’abeille se trouve prise dans le nuage de pulvérisation. Ces produits ont une rémanence moyenne d’environ une demi-vie en 9 mois. Il n’est donc pas difficile d’imaginer les quantités de polluants que contiendra le fruit au moment de sa consommation, suite à l’utilisation de ces pesticides dits systémiques, car véhiculés par la sève.

Avec de telles quantités de néonicotinoïdes, nos protégées n’ont aucune chance de survivre.
Ces produits agissent au niveau des abeilles, sur la navigation individuelle, l’apprentissage, la collecte de nourriture, la longévité, la résistance aux maladies ... avec en plus une baisse de la fécondité des reines et une augmentation des accouplements stériles.
Ceci explique bien les mortalités catastrophiques de colonies que nous subissons depuis une vingtaine d’années.

Pour information, les 14 ruches laissées en zone fruitière pour faire les prélèvements 2014, ont toutes disparu en cours de saison ou n’ont pas passé l’hiver. Cela ne paraît pas aberrant vu les résultats des analyses.
Il faut maintenant être kamikaze, inconscient (ou très bien payé) pour amener ses ruches en pollinisation sur ces cultures fruitières.

Comme pour mes collègues, mon cheptel se réduit d’année en année et je me demande maintenant comment le reconstituer. Cela exige un travail et un investissement important, avec le risque de ne rien retrouver l’année suivante. C’est démoralisant. J’ai l’impression que la plupart de nos décideurs ne se sentent pas concernés.

La seule solution évidente pour éviter le désastre complet et la disparition des abeilles et des apiculteurs, est l’interdiction immédiate de l’utilisation de ces insecticides néonicotinoïdes.

Voir aussi :

vendredi 19 juin 2015

Polyculture et diversité génétique des reines, même combat

Extrait de http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/20150616.OBS0886/60-ans-que-l-agriculture-a-tout-faux.html

Des chercheurs français viennent de démontrer que les rendements des cultures sont plus élevés quand différentes plantes sont mélangées et qu’elles possèdent un patrimoine génétique diversifié. L’exact contraire de ce que fait l’agriculture depuis 60 ans.

Une démarche totalement nouvelle pour la science

Les résultats de recherches montrent que les polycultures ont eu en moyenne un rendement meilleur que les monocultures, surtout en condition de sécheresse. En irrigation, les parcelles en plantes mélangées ont présenté un rendement supérieur de 2 tonnes par hectare. En situation de sécheresse, la différence est de 8 tonnes par hectare ! La biodiversité génétique apporte un second enseignement. Les parcelles contenant dix génotypes différents pour une seule espèce, au lieu d’un seul, ont présenté une meilleure stabilité de rendement d’une année sur l’autre.

Les plantes se partagent les ressources en eau et nutriment

"Dans les parcelles en polycultures, les plantes n’extraient pas l’eau et les nutriments à la même profondeur dans le sol, leurs racines étant extrêmement différentes. Il y a donc une meilleure exploitation de la ressource disponible". Le rendement plus stable avec un nombre de génotypes plus important s’explique par les capacités individuelles de résistance de chaque individu, ce qui augmente les chances qu’au moins une partie de la population soit moins affectée par le manque d’eau. Avec un seul génotype, la totalité des plantes souffrent en même temps.

CLONES plus vulnérables

Aujourd’hui, la grande majorité des surfaces semées en grandes cultures (maïs, blé, oléagineux) sont occupées par des plantes qui ont exactement le même patrimoine génétique. Or, cette logique est en train de buter sur des contraintes physiques d’épuisement des sols, biologiques de multiplication des ravageurs s’attaquant à des clones présentant tous la même faiblesse et surtout climatiques avec l’augmentation des températures. Le maïs perdra au milieu du siècle 10% de rendement.

"Nos résultats montrent qu’il est désormais plus intéressant de parier sur la biodiversité pour augmenter les rendements". De plus en plus d’agriculteurs et quelques semenciers commencent à envisager de changer radicalement de pratiques agronomiques. Ce changement va autant toucher la science que les agriculteurs. "Il devrait être possible pour les agronomes de définir et améliorer des mélanges d’espèces qui puisse augmenter les rendements en optimisant les conditions dans lesquelles les végétaux se complètent entre eux. Les mêmes outils et technologies qui ont été développées et employées pour améliorer la monoculture pourraient d’ores et déjà être employés pour la production en polyculture".


Commentaire d'Abeilles-sur-Saône

Pour les mêmes raisons la diversité génétique des reines, et la diversité des formes d'apiculture (Apiculture durable), sont indispensables pour améliorer la résistance des abeilles face aux Varroas et Pesticides.

La diversité florale environnante est aussi absolument indispensable (fleurs sauvages au bord des routes, polycultures, etc...).


Voir aussi :

Apiculture durable par essaimage/construction/reines naturels

Extraits de https://www.facebook.com/notes/francis-pautrat/comprendre-les-abeilles-et-pratiquer-une-apiculture-respectueuse-de-leur-nature/10153149542494584 (source Institut de Recherche au Goetheanum, www.forschungsinstitut.ch)


Des études démontrent scientifiquement les trois caractéristiques essentielles pour la santé des colonies :
  • la reproduction par l’instinct d’essaimage, 
  • l’élaboration des rayons par construction naturelle (sans support) et 
  • la fécondation "sur place" (naturel) de la reine.
Reproduction par l’instinct d’essaimage

L’essaimage contribue à réduire certaines maladies bactériennes des colonies comme la loque européenne et la loque américaine et la pression de l’acarien varroa diminue (car les abeilles essaimeuses exportent une partie des acariens). L’essaimage est un acte guérisseur.
La première année, les colonies issues d’essaims rapportent rarement assez de miel pour faire une récolte. Pourtant, la perspective d’avoir des colonies plus saines ainsi que de nombreuses jeunes colonies le compense largement.

Des rayons érigés par construction naturelle

En cas de loque américaine et de loque européenne, il est recommandé de créer avec les colonies infestées des essaims artificiels qu’on place pendant trois jours à la cave. On les installe ensuite sur des cadres et ils se guérissent en produisant de la cire par construction naturelle.
Les colonies en construction naturelle se débrouillent mieux avec le varroa que celles équipées de cires gaufrées, elles ont une plus faible tendance à essaimer et elles élèvent des mâles moins longtemps en fin de saison.
Les inconvénients économiques d’une production de miel plus réduite sont contrebalancés par un meilleur état sanitaire des colonies, car les rayons en construction naturelle sont moins chargés en pesticides que ceux que les abeilles élaborent sur des cires gaufrées : les rayons ne portent pas le passé des trente dernières années – c’est bien le temps de survie des poisons dans la cire.

Pas d’élevage artificiel de reines

Sept jours après que l’ancienne reine ait quitté la ruche avec la moitié de la colonie, les premières jeunes reines éclosent. La subsistance du reste de la colonie est ainsi assurée, sans aucune intervention d’apiculteurs.
L’accouplement multiple
Lors de ses vols nuptiaux qui peuvent durer plusieurs jours, chaque reine s’accouple avec 7 à 12 faux-bourdons parmi des centaines de mâles provenant des colonies de toute la région. Du fait que les reines parcourent en moyenne 5 km, alors que les mâles n’en parcourent que 3, la probabilité qu’une reine s’accouple avec les mâles de sa propre colonie est réduite. 
La diversité génétique la plus grande possible a largement fait ses preuves au cours de l’évolution ! Les abeilles construisent de plus grands nids à couvain et plus de surfaces de rayons. La régulation de la température s’est améliorée. L’intensité de la danse frétillante augmente proportionnellement au nombre des faux-bourdons fécondant la reine. Par ailleurs, les abeilles visitent des sources de nectar plus éloignées. La résistance aux maladies infectieuses est accrue et la défense contre des spores de loque américaine introduites est renforcée.

La diversité génétique est la garantie d’un large potentiel de caractères comportementaux. L’accouplement multiple garantit un équilibre bien réparti entre toutes les fonctions et tous les modes de comportement indispensables à l’intérieur de la ruche et dans l’environnement. De ce point de vue, les objectifs d’élevage portant sur des caractéristiques individuelles sont voués à l’échec.
Du fait que la perte de diversité génétique constitue l’un des grands problèmes de l’apiculture moderne, il est conseillé de renforcer les colonies en renonçant à l’élevage contrôlé par croisements et de favoriser l’accouplement "sur place" (naturel). Pour atteindre la diversité génétique, et donc un maximum de qualités, multiplions les colonies selon l’instinct d’essaimage et par accouplement "sur place" (naturel).

Il est possible de travailler avec l’instinct d’essaimage, en anticipant la formation des essaims. Depuis la ponte des œufs jusqu’à l’operculation des alvéoles royales s’écoulent exactement neuf jours, et dès que la première cellule est fermée,l’ancienne reine peut essaimer avec la moitié de toutes les abeilles.

Pendant la saison d’essaimage (de mi-avril à fin mai), l’on ne peut se dispenser de vérifier les colonies tous les neuf jours pour voir si des cellules royales ont été formées. Si on en trouve, on va rechercher l’ancienne reine dans la ruche et on la place dans une caisse vide avec quelques milliers d’abeilles. Dans l’obscurité et la fraîcheur d’une cave, cette entité se développe en essaim. Avec les jeunes reines qui se développent dans la colonie mère, de nouvelles colonies pourront être constituées.

L’adaptation au lieu d’implantation

Dans trois régions, les abeilles sont parvenues à survivre en présence du varroa sans aucun contrôle chimique. Un équilibre entre colonies et parasites avait été atteint naturellement de plusieurs façons : un nombre plus élevé de femelles de varroas stériles car les abeilles ont évacué du nid à couvain les larves infestées par des acariens en état de se reproduire ; la ponte des femelles de varroas dans les cellules de couvain retardée par une substance inconnue et volatile qui émanerait des larves et ralentirait la ponte des œufs ; colonies de plus en plus petites élevant moins de couvain. 

« L’emploi de populations d’abeilles domestiques locales procure aux colonies une chance accrue de survie ; les fortes pertes de colonies récemment observées dans de nombreuses régions peuvent être attribuées à l’emploi d’abeilles mal adaptées. Par conséquent, les activités d’élevage locales devraient être promues et encouragées sur la base de toute la gamme autochtone d’Apis mellifera » qui se forment par accouplement "sur place" (naturel) et sans achat de nouvelles reines.

Voir aussi :

mercredi 3 juin 2015

Division de ruche sans recherche de reine

Voici une méthode pour diviser une ruche sans rechercher la reine :

Opérer quand les mâles sont prêts à féconder les nouvelles reines, c'est à dire depuis l'arrivée des essaims naturels dans votre région (fin avril...) jusqu'à mi-juillet.On peut opérer à une heure quelconque (?).

Choisir une ruche bien peuplée et en bonne santé.

Constituer autant de ruchettes que possible avec dans chacune au strict minimum :
  • un cadre ayant de façon certaine du couvain jeune (larves de 1 jour et oeufs, sachant qu'un oeuf mesure 1,5 mm de long pour 0,3 mm de diamètre), 
  • un cadre de nourriture (miel et pollen),
  • les abeilles couvrant ces cadres. Elles doivent être en nombre suffisant pour butiner et pour produire chaleur et gelée royale nécessaires aux cellules royales.
Tous les cadres de la ruche mère peuvent ainsi être ainsi répartis dans des ruchettes. Donc au maximum on peut produire 5 ruchettes par ruche (c'est un maximum théorique). 
Compléter ces ruchettes avec 1 ou 2 cadres (partiellement ou totalement) gaufrés. Utiliser de préférence des ruchettes petites et bien isolées du froids pour aider à maintenir la chaleur dans les 1eres semaines nécessaires à l'éclosion d'une nouvelle reine.

Dans l'une de ces ruchettes (peu importe laquelle) se trouve la reine. Cette ruchette se peuplera rapidement.
Ne laisser qu'une des ruchettes sur place, peu importe laquelle. Elle attirera les butineuses qui reviendront. Placer les autres sur un (ou plusieurs) site à plus de 3 km.
L'environnement de toutes les ruchettes doit absolument être nourricier (voir Les plantes TRES mellifères).

Les ruchettes orphelines produiront leur reine. Cette reine pondra ses 1ers oeufs 21 à 26 jours après la division (12 à 15 jours après si on avait introduit des cellules royales).
On peut recommencer les mêmes divisions 3 à 4 semaines après le début de la ponte jusqu’à mi-juillet.

Variantes

Il est possible de mettre plus de cadres de couvain ou de nourriture dans les ruchettes. Cela diminue le nombre de nouvelles colonies mais augmente leurs chances de redémarrage.

Si on ne prélève que quelques cadres d'une ruche, il est vital de s'assurer qu'il lui reste du couvain jeune, larves d'une jour et oeufs (ou bien la reine). Dans le cas contraire la colonie est condamnée à mourir car serait incapable de produire une nouvelle reine.


Alternatives possibles
  • Nourrir les ruchettes (plus efficace à court terme, mais aide des colonies peu robustes à survivre)
  • Introduire des cellules royales (1eres pontes plus rapides, mais risques d'avoir des reines de moins bonne qualité car non sélectionnées par les abeilles sur leurs qualités)
Pour ces alternatives voir Méthode JOS GUTH de production professionnelle d’essaims

Voir aussi :

vendredi 1 mai 2015

L'apiculture durable - Quelques propositions


Voici quelques propositions pour pratiquer une apiculture durable :

Cellules de reines
Les laisser vivre, elles permettent de remplacer très rapidement la reine si elle meurt et favorisent la multiplication de la colonie. Cela offre aussi une plus grande compétitions entre reines naissantes, ainsi seule la plus vigoureuse survivra.
En cas de division, des reines seront déjà prêtes à éclore.
A l'inverse, créer des reines à la chaîne (picking), en conservant toutes celles qui naissent, conduit à faire survivre aussi les reines de mauvaise qualité qui n'auraient eu aucune chance de survivre naturellement.

Cellules de mâles
Les laisser vivre, elles favorisent la variété génétique, offrant une plus grande compétitions entre mâles quand une reine se fait féconder. Ainsi elle a plus de chance d'être fécondée par des mâles de bonne qualité. De plus ils participent à la bonne vie de la colonie en la réchauffant (et par d'autres effets non encore découverts ?).

Essaims naturels
Les laisser essaimer, les apiculteurs (dont vous) ont ainsi plus de chance d'obtenir des essaims pour créer de nouvelles colonies, et cela permet de rémérer (renouveler la reine) de votre ruche sans rien avoir à faire. Vous aurez ainsi une reine toute jeune dans la ruche qui a essaimé ; si vous avez conservé les cellules de reine comme expliqué ci-dessus, de nouvelles reines ne tarderont pas à éclore si ce n'est déjà fait, raccourcissant au minimum le délai avant qu'une nouvelle reine fécondée commence à pondre ses 1000 à 3000 oeufs / jour.

Varroa
Non, il ne va quand même pas écrire qu'il faut les laisser vivre ?! Et si, laissons les vivre sans mettre de pesticide dans la ruche. Maintenir artificiellement une colonie particulièrement sensible au varroa empêche la nature de faire émerger des abeilles résistantes.
Les colonies trop infestées essaiment pour se débarrasser d'un bon nombre de varroas. Les apiculteurs (dont vous) auront ainsi plus de chance d'obtenir des essaims suffisamment sains pour créer de nouvelles colonies.
Un parasite ne survit que s'il ne tue pas tous ses hôtes. Autrement dit, les varroas ont on besoin vitale qu'il y ait des abeilles ! Un équilibre se forme donc naturellement entre l'optimum de varroas par ruche et l'optimum d'abeilles pour faire vivre ces parasites. 
Les produits utilisés pour détruire les varroas perdent progressivement leur efficacité car les varroas deviennent résistants. Traiter chimiquement sur le long terme des populations est une voie sans issue. Cela aurait seulement pu être une solution temporaire.
Faisons confiance aux abeilles pour trouver des solutions contre les varroas. Certaines colonies à miel sauvages savent y résister.

Insémination des reines
Laissons aux reines le "plaisir" de s'accoupler avec 10 à 20 mâles, et surtout de les choisir suivant leurs qualités. Elles sont les mieux placées pour en juger.

Variété génétique
Des mâles en grand nombre, de provenances locales variées. Des reines locales issues d'une compétition naturelle. Des accouplements basés sur la qualité des mâles. C'est ainsi que la nature a permis aux abeilles de vivre des millions d'années.
Une femelle s'accouple avec plusieurs mâles. En permettant à l'espèce d'accroître la diversité génétique de sa descendance, ce phénomène permet de renforcer ses capacités d'adaptation vis-à-vis de son environnement et de contribuer ainsi à sa survie.

Ouverture des ruches
N'ouvrons jamais les ruches pour observer la santé et la population, cela évite de refroidir le couvain et nous n'avons pas besoin de les nourrir pour compenser cette perte de calories.
L'observation de la planche d'envol (cf. livre "Au trou de vol") devrait suffire.

Récolte de miel
La récolte peut s'effectuer sans ouvrir la ruche en glissant depuis l'extérieur le chasse-abeille sous la hausse par différents mécanismes existants (si vous connaissez les références ajoutez des commentaires), puis en prélevant la hausse le lendemain.
Leur laisser la quantité de miel dont elles ont besoin pour l'hiver en leur laissant une hausse pleine, ou en faisant la récolte après l'hiver et non avant. La richesse de cette nourriture leur apporte le maximum de résistance pour combattre leurs varroas et maladies.
On fait moins de pots de miels, mais on en fera encore l'année suivante !

Nourrissage
Favorisons la végétation (mellifère) sauvage et locale, fauchons au lieu de tondre, etc... convainquons nos voisins et mairies de faire de même... cela permet aux abeilles de manger à leur faim. C'est le B-A-BA de la vie sur terre et cela fonctionne à merveille.
Réservons le sucre candi et les sirops pour les confiseries humaines, et la levure de bière pour nos bouteilles. C'est une nourriture trop pauvre pour être donnée à une abeille.

Froid et ventilation
L'humidité favorisant maladies et champignons, une aération large en bas, et éventuellement en haut pas des trous qu'elles peuvent obstruer si elles le souhaitent, semble utile toute l'année.
Le froid l'hiver a des avantages : il stoppe les pontes, donc stoppe les possibilités de reproduction du varroa ; les abeilles réduisent leur activité au seul chauffage du centre de l'essaim donc se reposent autant que possible (et vivent plus longtemps au printemps?). La reine ne pondant plus elle se repose (et vit aussi plus longtemps?).
Donc inutile de calfeutrer les ruches, les abeilles ont toujours su se débrouiller seules face au froid et à un passage d'air raisonnable.

Maladies et parasites
La variété génétique est un foisonnement de solutions possibles contres maladies et parasites. Certaines lignées disparaissent, d'autres sont favorisées. Cela permet la survie et l'évolution de l’espèce.

Multiplication des colonies à très grande échelle
La production française de miel a été divisée par 3 en quelques années. Le nombre de ruches et d'apiculteurs professionnels s'effondre. Les calamités se multiplient (maladies, parasites, pesticides, rareté de la flore).
La multiplication des colonies à grande échelle est donc indispensable. Pour y arriver, les techniques de duplication et de de division de ruches sont secondaires. On multiplie avant tout les colonies par un traitement de fond durable : former de nombreux amateurs à l'apiculture, implanter des ruches en de multiples endroits afin de réduire les risques et d'exploiter au mieux les ressources, sensibiliser le public et les enfants, re-semer des fleurs (mellifères) et replanter des espèces végétales variées et locales, bannir les pesticides de ses achats, recueillir tous les essaims qui se présentent, poser de multiples ruches pièges...

Conservatoire de ruches libres
Laisser une partie de ses ruches vivre sans aucune intervention humaine. Ni nourrissage, ni ouverture, ni traitement, ni protection contre le froid, ni récolte... Simplement y mettre un essaim nu ou sur cadre, puis le laisser totalement autonome durant toutes les années où il vivra. Il peut s'agir de ruches classiques, avec ou sans cadre, ou mieux de simples caisses de formes diverses sans cadre.
Si une colonie meurt, la remplacer par un nouvel essaim, ou attendre qu'un essaim revienne spontanément, et persévérer.
N'ayant pas besoin d'accéder à ces ruches, elles peuvent être placées dans n'importe quel endroit (dans un arbre, sous l'avancée d'un toit...), éventuellement éloignées de votre rucher.
Vous découvrirez de nombreux intérêts à cette démarche : le plaisir d'observer des insectes sauvages ; avoir un groupe témoin montrant les chances naturelles de survie face au varroa et pesticides ; remettre en question les certitudes apicoles si une bonne partie d'entre elles survit ; apprendre à observer le comportement de colonies seulement par la planche d'envol ; obtenir des essaims 100% naturels que vous pourrez récupérer pour de nouvelles ruches libre ou pour votre rucher ; et bien sûr obtenir des souches résistantes ! (Voir Conservatoire de ruches libres)



ALTERNATIVE A CES PROPOSITIONS DURABLES

Si vous n'êtes pas convaincu par tout ce qui précède, alors suivez les conseils apicoles largement répandus, à court terme cela marche très bien (mais à moyen et long terme...) :
- importez des reines et essaims (et leurs maladies/parasites)
- élevez des reines à la chaine
- inséminez les artificiellement
- faites des lignées génétiquement identiques
- ouvrez la ruche tous les 10 jours
- nourrissez : à chaque ouverture de ruche, à chaque division de ruche, avant l'hiver, au début du printemps, quand la pluie se prolonge...
- prenez une bonne partie du miel
- détruisez les cellules de mâles et les cellules royales
- ignorez les essaims sauvages, ils sont peut-être couverts de varroas et porteurs de maladies, en tout cas ce n'est pas rentable de les récupérer. (Il y a cependant des apiculteurs qui souhaitent récupérer des essaims : Au secours un essaim !!!)
- traitez 1 (à 2) fois par an contre le varroa
- dénoncez les apiculteurs qui ne traitent pas leurs ruches
- croisez les doigts pour que l'apiculture ne s'effondre pas encore plus...

Voir aussi :

samedi 14 mars 2015

Méthode JOS GUTH de production professionnelle d’essaims

Extrait de la Conférence de JOS GUTH au Syndicat d’Apiculture du Rhône le 24 janvier 2015 http://www.rhone-apiculture.fr/CONFERENCE-DE-JOS-GUTH-A-LYON-LE.html

Les images et les textes ont été réalisés par JOS GUTH et/ou par le Syndicat d’Apiculture du Rhône. Un grand merci ! (Pour télécharger le schéma global en excellente qualité : https://www.rhone-apiculture.fr/IMG/pdf/Tableau_production_d_essaims_Jos_GUTH.pdf)

Jos GUTH multiplie 10 essaims en partant d’un seul ! Le principe est de profiter de la dynamique de développement d’un essaim et un soutien soutenu de nourrissement. La production d’essaim démarre vers le 15 avril avec des essaims hivernés très populeux.

Schéma-1

Une première division est faite selon la méthode utilisant un deuxième corps d’extension (voir ci-dessus) et après 15 à 20 jours, ce deuxième corps étant rempli de couvain peut être divisé en deux en répartissant les cadres de couvain dans 2 ruchettes (voir ci-dessous).

Schéma-2

Chaque opération est complétée par un nourrissement de 3 à 4 litres de sirop dilué pour permettre à l’essaim de tirer les cires et de se développer car le sirop dilué à 20% incite la reine à la ponte.

SCHEMA-3

Ces essaims sont déplacés vers la station de fécondation et une cellule royale est introduite avec protection plastique, au centre du couvain.

Protecteur-de-cellules

Un contrôle de la ponte est effectué 12 à 15 jours après. Les reines sont ensuite clippées et marquées. Cet essaim sera nourri. 3 à 4 semaines après le début de la ponte, ces essaims se sont développés dans toute la ruchette et une seconde division peut alors avoir lieu.

Schema-4

Ces opérations de production d’essaims peuvent avoir lieu 3 semaines après le début de la ponte suivant le même schéma jusqu’à fin juillet. La dernière opération de division se fait avec le corps d’extension comme le corps, la reine de l’essaim reste avec juste un cadre de couvain. Les 5 autres cadres de couvain (ensemble 11 cadres) sont répartis en 3 ou 4 essaims.

Essaim-sur-cire-gaufree
Derniers essaims fin juillet.


Remarques d'Abeilles-sur-Saône
  • La méthode ci-dessus nécessite l'apport d'une reine et un fort nourrissage. Mais on peut aussi s'inspirer de cette méthode pour dupliquer ses colonies sans apport de reine, et éventuellement sans fort nourrissage. Bien évidemment dans ce cas les ruches orphelines mettent 10 à 11 jours de plus à produire leur reine, il n'est donc pas possible de multiplier une colonie par 10.Voir Division de ruche sans recherche de reine
  • Voir aussi L'apiculture durable - Quelques propositions

Voir aussi : 

samedi 28 février 2015

Amélioration/diminution de la diversité génétique

Inspiré de : http://fr.wikipedia.org/wiki/Diversit%C3%A9_g%C3%A9n%C3%A9tique


La diversité génétique est favorisée par :
  • les recombinaisons génétiques, c'est à dire les mélanges de faux-bourdons et de reines de provenances variées,
  • les mutations génétiques naturelles,
  • une sélection naturelle diversifiante due à des conditions de vie variées. Par exemple : en montagne, en plaine, en forêt ou en ville ; dans des ruches d'apiculteurs, des cheminées abandonnées, des troncs d'arbres creux...

Facteurs diminuant la diversité génétique 

De nombreux facteurs peuvent affecter la diversité génétique d'une population. Ce sont des facteurs naturels [rares] comme l'insularisation à la suite de la montée de la mer, ou des facteurs humains [fréquents !] comme :
  • le gazage d'un essaim sauvage (interdit par la loi), 
  • l'apiculture trop centrée sur la sélection et le clonage, 
  • la fragmentation des zones de butinage, 
  • la destruction ou modification des habitats naturels, etc.

Certaines causes d'effondrement de la diversité génétique peuvent être anciennes ou au contraire très contemporaines :
  • L'apiculture, agriculture, la sélection animale et végétale contemporaine sont de nouvelles sources d'appauvrissement de la diversité génétique qui pourrait s'aggraver avec la généralisation du clonage.
  • La dérive génétique est amplifiée par une diminution de la taille de la population d'abeilles.
  • L'endogamie (reproduction au sein d'une population réduite) est un autre facteur d'appauvrissement. Elle peut être aggravée par le morcellement des habitats naturels et la fragmentation écologique des paysages (contre laquelle la Trame verte et bleue est proposée en France). 
  • Les pratiques d'amélioration des espèces d'abeilles ou végétales, de stimulation hormonale, de croisement avec des espèces exotiques ou d'insémination artificielle ou encore de cryoconservation d'embryons sélectionnés contribuent souvent à diminuer la biodiversité locale et globale (alors qu'utilisée autrement, et avec d'autres objectifs, l'insémination et la cryoconservation pourraient améliorer la conservation génétique de populations ou de génomes menacées).
  • La sélection naturelle peut parfois elle-même contribuer à cette perte de diversité quand des changements de conditions environnementales (réchauffement climatique, pression du varroa, ...) éliminent des groupes important de génotypes ou d'allèles moins adaptés à cet environnement, au profit alors (si par chance il n'y a pas extinction de l'espèce) de nouvelles possibilités d'évolutions.


Protéger la biodiversité
    Extrait de http://www.fondation-nicolas-hulot.org/extras/dossiers-pedagogiques/biodiversite/proteger-biodiversite.php :
    La conservation des espèces passe par la protection de leur habitat [endroit où la colonie d'abeille s'implante, et végétaux qui la nourrissent].

    Les perturbations naturelles (tempêtes, inondations, incendies) font partie de l'évolution des paysages et sont une source de maintien de la biodiversité. Il est important de respecter l'évolution dynamique des habitats dans les sites perturbés, même si cela va contre une certaine vision esthétique de la nature. [Abeilles-sur-Saône : Autrement dit évitons d'assécher les zones humides, d'endiguer et barrer les rivières, d'aplanir les montagnes, d'uniformiser tout ce qui nous entoure]

    Il faut veiller à mettre en place des espèces diversifiées et similaires à celles qui occupaient le site auparavant. L'introduction de nouvelles espèces peut avoir des conséquences lourdes et entraîner de nombreux problèmes !

    Les résultats des efforts de gestion ou de restauration ne se voient pas toujours rapidement : il faut être patient et persévérant !

    Voir aussi L'apiculture durable - Quelques propositions
    Et :