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mercredi 20 novembre 2019

Nichoir pour abeilles à miel sauvages (abeilles mellifères)

Cet article s'adresse au grand public, aux agriculteurs bio et aux apiculteurs amateurs

Vous voulez sauvegarder les abeilles à miel sauvages ? Voici comment leur offrir un nichoir même si vous ne connaissez rien en apiculture - pas besoin de cours ni de connaissance particulière, vous n'avez qu'à les regarder vivre !

Pourquoi un nichoir à abeilles mellifères ?

Les abeilles mellifères (Apis Mellifera, aussi appelées "abeilles domestiques") ne trouvent plus de troncs creux où s'installer. Ainsi de nombreux essaims provenant de ruches ou de cheminées ne trouvent plus d'habitat et meurent de froid l'hiver venu.

Vous pouvez facilement leur construire un nichoir, une sorte de ruche sans cadre, constituée simplement d'une caisse en bois et d'un trou. Avec un peu de chance un essaim s'y implantera spontanément et produira à son tour de nouveaux essaims chaque année.

Vous aurez le plaisir de les observer et de favoriser la multiplication des gènes résistants (voir le paragraphe à ce propos plus bas).

De plus les abeilles polliniseront vos arbres fruitier et votre potager ce qui augmentera votre production sans le moindre effort de votre part.

Pour fabriquer le nichoir

Le nichoir doit ressembler aux habitats naturels des abeilles mellifères : volume de 30 à 45 litres, isolé des courants d'air, avec un trou de 3,5 à 7 cm de diamètre.

Faire une caisse en bois d'une forme quelconque et d'un volume de 30 à 45 litres. Pour une meilleur isolation l'épaisseur des parois devrait être au moins de 2,5 cm. Idéalement vous pouvez aussi creuser un morceau de tronc d'arbre... A noter :
  • Pour que la colonie risque moins de mourir de froid il est préférable que le nichoir soit plus haut que large, ainsi les abeilles trouveront plus facilement leur réserve de miel qu'elles auront stocké pour l'hiver dans la partie haute du nichoir.
  • Prévoir éventuellement un couvercle additionnel un peu plus large en bois, carrelage ou plastique pour recouvrir le nichoir et le protéger de la pluie. Fixer ce couvercle fortement pour éviter qu'il s'envole avec le vent.
  • Veillez à ce qu'il n'y ait pas d’autre passage d’air ou de lumière que le trou pour que les abeilles se sentent en sécurité et à l’abri, et donc augmenter les chances qu'elles s'y implantent.
Percer un trou de 3,5 à 7 cm de diamètre avec une perceuse équipée d'une mèche à bois ou d'une scie cloche. Ce trou peut être situé dans le tiers inférieur de la caisse.

Exemple de nichoir

Voici un nichoir fabriqué en planches de Douglas de 120 * 20 cm et 2,7 cm d'épaisseur :


Pose du nichoir et sécurité

Fixer très solidement le nichoir à 3 ou 4 mètres de haut environ contre un tronc d'arbre, un mur, une cheminée, un poteau...

ATTENTION : le nichoir peut peser 10 à 20 kg à vide, auquel les abeilles ajouteront jusqu'à 30 kg de cire, miel, pollen, propolis et butineuses ! Et ce nichoir devra aussi résister aux vents forts des orages. Donc ne pas sous-estimer les fixations !

La hauteur du nichoir permet aux personnes de ne jamais de trouver dans la piste d'envol des abeilles. Il est toutefois conseillé de choisir un emplacement à l'écart des activités humaines.

Orientez le trou d'envol vers le sud ou l'est (pour réchauffer la colonie dès le matin), sauf si ce côté se trouve en bordure de voisinage. La loi demande d'isoler les ruches par une haie ou un mur de 2m de haut et 2m de part et d'autre de la ruche (ce qui n'a pas grand sens si le nichoir est à 3m de haut), ou bien de respecter une distance de 20 mètres des habitations et routes, ou de 10 mètres des champs/forêts.

En principe les assurances habitation incluent la possession de quelques ruches, pensez à leur demander confirmation.

Pour attirer un essaim

Les essaims cherchent un emplacement en général entre mi-avril et fin-juin.

Un trou sombre au milieu d'une zone uniforme est susceptible de les attirer (si vous peignez le nichoir évitez de le barioler).

Pour attirer plus sûrement un essaim dès la 1ère année, il est conseillé de frotter l'intérieur (pas l'extérieur car ce ne serait pas naturel) de la caisse avec un mélange de cire et propolis, éventuellement de miel. Demander aux apiculteurs amateurs de votre entourage s'ils peuvent vous fournir un peu de ces produits ou les acheter en jardineries ou sur internet.

A noter qu'une façon encore plus rapide de peupler votre nichoir pour un apiculteur amateur est de récupérer un essaim naturel (voir les nombreuses vidéo internet) et de le présenter à proximité du trou : vous serez surpris de voir les abeilles y rentrer en rang serré !

Comme chacun le sait la survie des colonies d'abeilles à miel n'est pas garanti. Même si votre colonie ne vit que quelques mois cela est très positif car elle aura eu le temps de fabriquer des rayons de cire et de tapisser les parois de propolis, ce qui attirera probablement un nouvel essaim au printemps suivant. Ce nouvel essaim bénéficiant de rayons déjà partiellement bâtis il aura plus de chances de survivre et de produire à son tour de nouveaux essaims (dans ce cas appelez un apiculteur pour qu'il le récupère).

Sélection naturelle des gènes résistants

En offrant aux essaims la possibilité de vivre totalement naturellement, sans intervention d'apiculteur (élevage de reine, essaim artificiel, rayons de cire imposés, nourrissage au sucre, ouverture de ruche, traitement contre le parasite varroa, destruction des cellules royales et de mâles, prélèvement de miel, etc...), vous laissez la nature opérer les sélections naturelles nécessaires :
  • Si la colonie est capable de survivre malgré la rareté des fleurs, les pesticides, les nouveaux parasites et maladies, elle produira de nouveaux essaims au printemps suivant et multipliera ainsi ses gènes résistants. 
  • Si la colonie meurt dans l'année c'est tout aussi positif ! En effet, cela peut indiquer que ses gènes ne sont pas suffisamment adaptés à l'environnement, ou que les colonies sont déjà en surnombre dans les environs ce qui empiète sur les autres espèces d'abeilles ou d'insectes.
Ces nichoirs constituent ainsi des "ruches de conservation" du patrimoine génétique d'abeilles adaptées aux conditions locales (abeilles noires...).

Compléments destinés aux apiculteurs

Les abeilles préfèrent être installées contre un feuillu pour avoir de l’ombre en plein été.

Le fait que les colonies soient isolées (et non regroupées comme les séries de ruches) réduit la dérive des butineuses et la transmission des maladies/parasites.

Colonie issue d'un essaim tardif : peu de chance de survie mais a l'avantage de préparer un nouveau piège ou espace de vie ultérieur favorable : odeur pour attirer un essaim, rayons de cire commencés.

Les petites cavités augmentent la fréquence d’essaimage. Avantage : l'absence de couvain operculé pendant trois semaines réduit la multiplication des varroas. Mais la grappe d'abeilles étant plus petite, il faut que le nichoir soit mieux isolé et pas trop large pour accéder plus sûrement au miel en hivers, autrement dit pour éviter que des réserves de miel soient inatteignables sur les côtés. De plus cette étroitesse réduit la perte de chaleur par convection autour de la grappe d'abeilles.
A noter que la majorité des colonies vivant dans les cheminées ou murs creux sont parfaitement capables de gérer les varroas ; il devrait en être de même dans ce nichoir.

L'essaimage (qui n'est pas un mal) est systématique dans les ruches de 21 litres, à 60 % dans celle de 42 litres, et très rare si 84 litres. Dans ce dernier cas les Reines sont remplacées par supercédure.

Le volume minimum d'un habitat est de 20 litres en climat doux et 30 litres en climat plus froid.

Le trou de vol préféré va de 10 à 40 cm2 (soit 3,5 à 7cm de diamètre).

Le Douglas est un bois très résistant sans aucun traitement, ce qui en fait un nichoir quasi imputrescible.

Percer le trou d'une façon légèrement inclinée pour éviter que la pluie ne coule vers l'intérieur.

L'absence de piste d’envol rend la prédation plus difficile.

Avantage des ruches ou nichoirs ni traités ni nourris, et peuplés par des essaims naturels : il n’y aura pas plus de colonies par kilomètre carré que l’environnement peut en accueillir. D'après une étude la surpopulation d’abeilles domestiques les oblige à rechercher leurs sucres dans les ordures ou dans les pâtisseries des magasins et particuliers !

Il est normal que la colonie meurt après quelques années, puis que les vielles cires noircies soient mangées par la fausse teigne ou d'autres insectes, ce qui "nettoie" le nichoir avant d'attirer un nouvel essaim.

Eventuellement accepter que le nichoir soit habité alternativement par des oiseaux ou autres animaux selon un cycle naturel. Pour empêcher les frelons, oiseaux et souris de rentrer : ajoutez une grille d’entrée ou des barres en travers du trou une fois la colonie installée.

Visiter les nichoirs, avec des jumelles, à un moment où les abeilles ont une activité de butinage donc à plus de 16°. La rentrée de pollen est la meilleure preuve d’activité de la colonie (pour les autres indices voir page 282 du livre « Abeilles mellifères à l'état sauvage » de Vincent Albouy. Effectuer trois visites :

  • En fin d’hiver avant l’essaimage pour vérifier la survie après l’hiver, ou expulser les animaux indésirables.
  • Après la saison d’essaimage pour vérifier l’installation d’un essaim.
  • Juste avant l’hivernage pour vérifier la survie après la prédation des frelons asiatiques.

Liens


Source 

Cette démarche et cet article sont en grande partie inspirés par le livre « Abeilles mellifères à l'état sauvage » deVincent Albouy (à la FNAC).

Voir aussi

Fabriquer un piège à essaim en carton

mardi 27 décembre 2016

Valse mortuaire de l'apiculture jusqu'à disparition des abeilles

Premier temps de la valse : depuis la nuit des temps les colonies sauvages d'abeilles à miel prolifèrent, donc les humains se contentent de prélever leur miel.

Deuxième temps de la valse : la préoccupation des apiculteurs est d'augmenter la production de miel grâce aux ruches en paille, en bois, puis "à cadre".

Dernier temps de la valse : depuis la Révolution industrielle et les importations/exportations d'abeilles, les apiculteurs doivent faire face :
  • aux pesticides
  • à la monoculture et à la disparition des variétés de fleurs
  • aux maladies et parasites en tous genres (VARROA, frelon asiatique, Aethina tumida, etc...)
RESULTAT

L'objectif des apiculteurs N'EST  PLUS DE PRODUIRE DU MIEL, MAIS DE GARDER DES COLONIES EN VIE !!!

CAUSES

Des personnes influentes (ou lobbies) disent que les pesticides ne sont pas responsables, qu'il s'agit de mauvaises pratiques apicoles, d'une mauvaise lutte contre le varroa, de problème multi-factoriels...

Admettons que les causes soient multi-factorielles.

SOLUTIONS

Nous avons soit la solution "moderne", sur lesquels se penchent labos et gros producteurs apicoles : sélection/manipulation génétique, au risque d'un appauvrissement génétique donc d'une moindre résilience.

Soit la solution "classique" : toujours plus de lutte chimique contre le varroa, et multiplications des colonies par élevage intensif de reines et nourrissage intensif des abeilles par du sucre+protéines.

Soit la solution "écolo" : multiplication des colonies par essaimage naturel et local, au risque de perdre chaque année 90% des colonies, mais en espérant que les 10% restants aient une variété génétique et épigénétique suffisante pour résister aux calamités.

Autres articles :

samedi 17 décembre 2016

Contre le déclin des abeilles, les chercheurs ont peut-être trouvé une issue

Extrait de http://www.huffingtonpost.fr/2016/12/08/declin-abeilles-miel-environnement

Parmi les causes du déclin de l'abeille européenne Apis mellifera, on trouve la pollution environnementale, bien sûr, liée aux activités agricoles employant des produits phytosanitaires, mais également des vecteurs de maladie comme le parasite varroa. Les colonies infestées meurent en quelques années, voire en quelques mois.

"La filière dépense 10% de son chiffre d'affaires chaque année pour lutter contre le parasite. Il existe des insecticides efficaces, mais des résistances sont apparues. Et les résidus persistent dans les produits apicoles."

Or, des petites populations d'abeilles européennes survivent à ce "pou" maléfique. Elles développent des comportements qui empêchent la multiplication du parasite. L'expression de ce caractère peut être transmise à la descendance.

L'INRA, ITSAP-Institut de l'abeille et Labogena travaillent à mettre au point un outil qui détermine si telle ou telle abeille exprime ces comportements, grâce au séquençage du génome. En pratique, les apiculteurs enverraient quelques-unes de leurs abeilles au laboratoire d'analyses, qui signalerait celles porteuses ou non de ces caractères, et les éleveurs décideraient quelles colonies sélectionner pour obtenir plusieurs générations d'abeilles résistantes au varroa.

"Nous avons terminé la première phase d'étude de ce processus, nous espérons pouvoir mettre en place cette pratique dès 2020."

"Les abeilles ne peuvent évoluer positivement que si on les laisse vivre dans leur environnement d'origine. Si elles sont confrontées à d'autres espèces, cela homogénéise la diversité génétique naturelle, ce qui met en danger de nombreuses sous-espèces de l'abeille noire, dite domestique."
Le projet européen BeeHope a pour vocation à créer une dynamique entre les citoyens, les apiculteurs, les élus, les scientifiques et les formateurs apicoles, afin de contribuer à la valorisation et à la protection de notre patrimoine à tous: l'abeille noire.

Voir aussi :

jeudi 11 février 2016

Cherche abeilles noires pour sauvegarder sa génétique

Extrait de http://www.ladepeche.fr/article/2015/10/28/2206135-cherche-abeilles-noires.html

Peut-être avez-vous dans vos ruches des abeilles un peu plus noires que les autres. Dans ce cas, il se peut que ce soient des Apis Mellifera Mellifera, appelés plus communément abeilles noires. Il vous faut alors vérifier auprès du conservatoire pyrénéen (CPAN), qui tente depuis 2013 de préserver cette espèce locale.

Dans ce sens, il a lancé un appel à tous les apiculteurs locaux pour collecter des souches d'abeilles.

«Nous envoyons les échantillons que nous recevons au CNRS pour un prélèvement ADN. Car elle peut être visuellement noire mais pas de cette espèce», explique le conservatoire.

Si elle se révèle être une abeille noire, le CPAN proposera à l'apiculteur de récupérer la ruche. Quand le pool génétique sera sauvegardé, le conservatoire diffusera des reines et des essaims auprès des apiculteurs locaux.

Car pour le CPAN, l'abeille noire est vraiment celle de demain. Rustique, elle est plus résistante, et butine plus de fleurs et sur un périmètre plus important. Enfin, surtout, elle hiberne avec une double reine.

Alors avis aux apiculteurs.

Elle disparaît 
...car «l'apiculture moderne a incité les professionnels à importer d'autres races et à créer des hybrides». L'abeille noire est reconnaissable car son corps est entièrement noir jais et son tomentum (bandes de poil présentes sur chaque segment abdominal) étroit.

Voir aussi :

vendredi 19 juin 2015

Polyculture et diversité génétique des reines, même combat

Extrait de http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/20150616.OBS0886/60-ans-que-l-agriculture-a-tout-faux.html

Des chercheurs français viennent de démontrer que les rendements des cultures sont plus élevés quand différentes plantes sont mélangées et qu’elles possèdent un patrimoine génétique diversifié. L’exact contraire de ce que fait l’agriculture depuis 60 ans.

Une démarche totalement nouvelle pour la science

Les résultats de recherches montrent que les polycultures ont eu en moyenne un rendement meilleur que les monocultures, surtout en condition de sécheresse. En irrigation, les parcelles en plantes mélangées ont présenté un rendement supérieur de 2 tonnes par hectare. En situation de sécheresse, la différence est de 8 tonnes par hectare ! La biodiversité génétique apporte un second enseignement. Les parcelles contenant dix génotypes différents pour une seule espèce, au lieu d’un seul, ont présenté une meilleure stabilité de rendement d’une année sur l’autre.

Les plantes se partagent les ressources en eau et nutriment

"Dans les parcelles en polycultures, les plantes n’extraient pas l’eau et les nutriments à la même profondeur dans le sol, leurs racines étant extrêmement différentes. Il y a donc une meilleure exploitation de la ressource disponible". Le rendement plus stable avec un nombre de génotypes plus important s’explique par les capacités individuelles de résistance de chaque individu, ce qui augmente les chances qu’au moins une partie de la population soit moins affectée par le manque d’eau. Avec un seul génotype, la totalité des plantes souffrent en même temps.

CLONES plus vulnérables

Aujourd’hui, la grande majorité des surfaces semées en grandes cultures (maïs, blé, oléagineux) sont occupées par des plantes qui ont exactement le même patrimoine génétique. Or, cette logique est en train de buter sur des contraintes physiques d’épuisement des sols, biologiques de multiplication des ravageurs s’attaquant à des clones présentant tous la même faiblesse et surtout climatiques avec l’augmentation des températures. Le maïs perdra au milieu du siècle 10% de rendement.

"Nos résultats montrent qu’il est désormais plus intéressant de parier sur la biodiversité pour augmenter les rendements". De plus en plus d’agriculteurs et quelques semenciers commencent à envisager de changer radicalement de pratiques agronomiques. Ce changement va autant toucher la science que les agriculteurs. "Il devrait être possible pour les agronomes de définir et améliorer des mélanges d’espèces qui puisse augmenter les rendements en optimisant les conditions dans lesquelles les végétaux se complètent entre eux. Les mêmes outils et technologies qui ont été développées et employées pour améliorer la monoculture pourraient d’ores et déjà être employés pour la production en polyculture".


Commentaire d'Abeilles-sur-Saône

Pour les mêmes raisons la diversité génétique des reines, et la diversité des formes d'apiculture (Apiculture durable), sont indispensables pour améliorer la résistance des abeilles face aux Varroas et Pesticides.

La diversité florale environnante est aussi absolument indispensable (fleurs sauvages au bord des routes, polycultures, etc...).


Voir aussi :

Apiculture durable par essaimage/construction/reines naturels

Extraits de https://www.facebook.com/notes/francis-pautrat/comprendre-les-abeilles-et-pratiquer-une-apiculture-respectueuse-de-leur-nature/10153149542494584 (source Institut de Recherche au Goetheanum, www.forschungsinstitut.ch)


Des études démontrent scientifiquement les trois caractéristiques essentielles pour la santé des colonies :
  • la reproduction par l’instinct d’essaimage, 
  • l’élaboration des rayons par construction naturelle (sans support) et 
  • la fécondation "sur place" (naturel) de la reine.
Reproduction par l’instinct d’essaimage

L’essaimage contribue à réduire certaines maladies bactériennes des colonies comme la loque européenne et la loque américaine et la pression de l’acarien varroa diminue (car les abeilles essaimeuses exportent une partie des acariens). L’essaimage est un acte guérisseur.
La première année, les colonies issues d’essaims rapportent rarement assez de miel pour faire une récolte. Pourtant, la perspective d’avoir des colonies plus saines ainsi que de nombreuses jeunes colonies le compense largement.

Des rayons érigés par construction naturelle

En cas de loque américaine et de loque européenne, il est recommandé de créer avec les colonies infestées des essaims artificiels qu’on place pendant trois jours à la cave. On les installe ensuite sur des cadres et ils se guérissent en produisant de la cire par construction naturelle.
Les colonies en construction naturelle se débrouillent mieux avec le varroa que celles équipées de cires gaufrées, elles ont une plus faible tendance à essaimer et elles élèvent des mâles moins longtemps en fin de saison.
Les inconvénients économiques d’une production de miel plus réduite sont contrebalancés par un meilleur état sanitaire des colonies, car les rayons en construction naturelle sont moins chargés en pesticides que ceux que les abeilles élaborent sur des cires gaufrées : les rayons ne portent pas le passé des trente dernières années – c’est bien le temps de survie des poisons dans la cire.

Pas d’élevage artificiel de reines

Sept jours après que l’ancienne reine ait quitté la ruche avec la moitié de la colonie, les premières jeunes reines éclosent. La subsistance du reste de la colonie est ainsi assurée, sans aucune intervention d’apiculteurs.
L’accouplement multiple
Lors de ses vols nuptiaux qui peuvent durer plusieurs jours, chaque reine s’accouple avec 7 à 12 faux-bourdons parmi des centaines de mâles provenant des colonies de toute la région. Du fait que les reines parcourent en moyenne 5 km, alors que les mâles n’en parcourent que 3, la probabilité qu’une reine s’accouple avec les mâles de sa propre colonie est réduite. 
La diversité génétique la plus grande possible a largement fait ses preuves au cours de l’évolution ! Les abeilles construisent de plus grands nids à couvain et plus de surfaces de rayons. La régulation de la température s’est améliorée. L’intensité de la danse frétillante augmente proportionnellement au nombre des faux-bourdons fécondant la reine. Par ailleurs, les abeilles visitent des sources de nectar plus éloignées. La résistance aux maladies infectieuses est accrue et la défense contre des spores de loque américaine introduites est renforcée.

La diversité génétique est la garantie d’un large potentiel de caractères comportementaux. L’accouplement multiple garantit un équilibre bien réparti entre toutes les fonctions et tous les modes de comportement indispensables à l’intérieur de la ruche et dans l’environnement. De ce point de vue, les objectifs d’élevage portant sur des caractéristiques individuelles sont voués à l’échec.
Du fait que la perte de diversité génétique constitue l’un des grands problèmes de l’apiculture moderne, il est conseillé de renforcer les colonies en renonçant à l’élevage contrôlé par croisements et de favoriser l’accouplement "sur place" (naturel). Pour atteindre la diversité génétique, et donc un maximum de qualités, multiplions les colonies selon l’instinct d’essaimage et par accouplement "sur place" (naturel).

Il est possible de travailler avec l’instinct d’essaimage, en anticipant la formation des essaims. Depuis la ponte des œufs jusqu’à l’operculation des alvéoles royales s’écoulent exactement neuf jours, et dès que la première cellule est fermée,l’ancienne reine peut essaimer avec la moitié de toutes les abeilles.

Pendant la saison d’essaimage (de mi-avril à fin mai), l’on ne peut se dispenser de vérifier les colonies tous les neuf jours pour voir si des cellules royales ont été formées. Si on en trouve, on va rechercher l’ancienne reine dans la ruche et on la place dans une caisse vide avec quelques milliers d’abeilles. Dans l’obscurité et la fraîcheur d’une cave, cette entité se développe en essaim. Avec les jeunes reines qui se développent dans la colonie mère, de nouvelles colonies pourront être constituées.

L’adaptation au lieu d’implantation

Dans trois régions, les abeilles sont parvenues à survivre en présence du varroa sans aucun contrôle chimique. Un équilibre entre colonies et parasites avait été atteint naturellement de plusieurs façons : un nombre plus élevé de femelles de varroas stériles car les abeilles ont évacué du nid à couvain les larves infestées par des acariens en état de se reproduire ; la ponte des femelles de varroas dans les cellules de couvain retardée par une substance inconnue et volatile qui émanerait des larves et ralentirait la ponte des œufs ; colonies de plus en plus petites élevant moins de couvain. 

« L’emploi de populations d’abeilles domestiques locales procure aux colonies une chance accrue de survie ; les fortes pertes de colonies récemment observées dans de nombreuses régions peuvent être attribuées à l’emploi d’abeilles mal adaptées. Par conséquent, les activités d’élevage locales devraient être promues et encouragées sur la base de toute la gamme autochtone d’Apis mellifera » qui se forment par accouplement "sur place" (naturel) et sans achat de nouvelles reines.

Voir aussi :

vendredi 1 mai 2015

L'apiculture durable - Quelques propositions


Voici quelques propositions pour pratiquer une apiculture durable :

Cellules de reines
Les laisser vivre, elles permettent de remplacer très rapidement la reine si elle meurt et favorisent la multiplication de la colonie. Cela offre aussi une plus grande compétitions entre reines naissantes, ainsi seule la plus vigoureuse survivra.
En cas de division, des reines seront déjà prêtes à éclore.
A l'inverse, créer des reines à la chaîne (picking), en conservant toutes celles qui naissent, conduit à faire survivre aussi les reines de mauvaise qualité qui n'auraient eu aucune chance de survivre naturellement.

Cellules de mâles
Les laisser vivre, elles favorisent la variété génétique, offrant une plus grande compétitions entre mâles quand une reine se fait féconder. Ainsi elle a plus de chance d'être fécondée par des mâles de bonne qualité. De plus ils participent à la bonne vie de la colonie en la réchauffant (et par d'autres effets non encore découverts ?).

Essaims naturels
Les laisser essaimer, les apiculteurs (dont vous) ont ainsi plus de chance d'obtenir des essaims pour créer de nouvelles colonies, et cela permet de rémérer (renouveler la reine) de votre ruche sans rien avoir à faire. Vous aurez ainsi une reine toute jeune dans la ruche qui a essaimé ; si vous avez conservé les cellules de reine comme expliqué ci-dessus, de nouvelles reines ne tarderont pas à éclore si ce n'est déjà fait, raccourcissant au minimum le délai avant qu'une nouvelle reine fécondée commence à pondre ses 1000 à 3000 oeufs / jour.

Varroa
Non, il ne va quand même pas écrire qu'il faut les laisser vivre ?! Et si, laissons les vivre sans mettre de pesticide dans la ruche. Maintenir artificiellement une colonie particulièrement sensible au varroa empêche la nature de faire émerger des abeilles résistantes.
Les colonies trop infestées essaiment pour se débarrasser d'un bon nombre de varroas. Les apiculteurs (dont vous) auront ainsi plus de chance d'obtenir des essaims suffisamment sains pour créer de nouvelles colonies.
Un parasite ne survit que s'il ne tue pas tous ses hôtes. Autrement dit, les varroas ont on besoin vitale qu'il y ait des abeilles ! Un équilibre se forme donc naturellement entre l'optimum de varroas par ruche et l'optimum d'abeilles pour faire vivre ces parasites. 
Les produits utilisés pour détruire les varroas perdent progressivement leur efficacité car les varroas deviennent résistants. Traiter chimiquement sur le long terme des populations est une voie sans issue. Cela aurait seulement pu être une solution temporaire.
Faisons confiance aux abeilles pour trouver des solutions contre les varroas. Certaines colonies à miel sauvages savent y résister.

Insémination des reines
Laissons aux reines le "plaisir" de s'accoupler avec 10 à 20 mâles, et surtout de les choisir suivant leurs qualités. Elles sont les mieux placées pour en juger.

Variété génétique
Des mâles en grand nombre, de provenances locales variées. Des reines locales issues d'une compétition naturelle. Des accouplements basés sur la qualité des mâles. C'est ainsi que la nature a permis aux abeilles de vivre des millions d'années.
Une femelle s'accouple avec plusieurs mâles. En permettant à l'espèce d'accroître la diversité génétique de sa descendance, ce phénomène permet de renforcer ses capacités d'adaptation vis-à-vis de son environnement et de contribuer ainsi à sa survie.

Ouverture des ruches
N'ouvrons jamais les ruches pour observer la santé et la population, cela évite de refroidir le couvain et nous n'avons pas besoin de les nourrir pour compenser cette perte de calories.
L'observation de la planche d'envol (cf. livre "Au trou de vol") devrait suffire.

Récolte de miel
La récolte peut s'effectuer sans ouvrir la ruche en glissant depuis l'extérieur le chasse-abeille sous la hausse par différents mécanismes existants (si vous connaissez les références ajoutez des commentaires), puis en prélevant la hausse le lendemain.
Leur laisser la quantité de miel dont elles ont besoin pour l'hiver en leur laissant une hausse pleine, ou en faisant la récolte après l'hiver et non avant. La richesse de cette nourriture leur apporte le maximum de résistance pour combattre leurs varroas et maladies.
On fait moins de pots de miels, mais on en fera encore l'année suivante !

Nourrissage
Favorisons la végétation (mellifère) sauvage et locale, fauchons au lieu de tondre, etc... convainquons nos voisins et mairies de faire de même... cela permet aux abeilles de manger à leur faim. C'est le B-A-BA de la vie sur terre et cela fonctionne à merveille.
Réservons le sucre candi et les sirops pour les confiseries humaines, et la levure de bière pour nos bouteilles. C'est une nourriture trop pauvre pour être donnée à une abeille.

Froid et ventilation
L'humidité favorisant maladies et champignons, une aération large en bas, et éventuellement en haut pas des trous qu'elles peuvent obstruer si elles le souhaitent, semble utile toute l'année.
Le froid l'hiver a des avantages : il stoppe les pontes, donc stoppe les possibilités de reproduction du varroa ; les abeilles réduisent leur activité au seul chauffage du centre de l'essaim donc se reposent autant que possible (et vivent plus longtemps au printemps?). La reine ne pondant plus elle se repose (et vit aussi plus longtemps?).
Donc inutile de calfeutrer les ruches, les abeilles ont toujours su se débrouiller seules face au froid et à un passage d'air raisonnable.

Maladies et parasites
La variété génétique est un foisonnement de solutions possibles contres maladies et parasites. Certaines lignées disparaissent, d'autres sont favorisées. Cela permet la survie et l'évolution de l’espèce.

Multiplication des colonies à très grande échelle
La production française de miel a été divisée par 3 en quelques années. Le nombre de ruches et d'apiculteurs professionnels s'effondre. Les calamités se multiplient (maladies, parasites, pesticides, rareté de la flore).
La multiplication des colonies à grande échelle est donc indispensable. Pour y arriver, les techniques de duplication et de de division de ruches sont secondaires. On multiplie avant tout les colonies par un traitement de fond durable : former de nombreux amateurs à l'apiculture, implanter des ruches en de multiples endroits afin de réduire les risques et d'exploiter au mieux les ressources, sensibiliser le public et les enfants, re-semer des fleurs (mellifères) et replanter des espèces végétales variées et locales, bannir les pesticides de ses achats, recueillir tous les essaims qui se présentent, poser de multiples ruches pièges...

Conservatoire de ruches libres
Laisser une partie de ses ruches vivre sans aucune intervention humaine. Ni nourrissage, ni ouverture, ni traitement, ni protection contre le froid, ni récolte... Simplement y mettre un essaim nu ou sur cadre, puis le laisser totalement autonome durant toutes les années où il vivra. Il peut s'agir de ruches classiques, avec ou sans cadre, ou mieux de simples caisses de formes diverses sans cadre.
Si une colonie meurt, la remplacer par un nouvel essaim, ou attendre qu'un essaim revienne spontanément, et persévérer.
N'ayant pas besoin d'accéder à ces ruches, elles peuvent être placées dans n'importe quel endroit (dans un arbre, sous l'avancée d'un toit...), éventuellement éloignées de votre rucher.
Vous découvrirez de nombreux intérêts à cette démarche : le plaisir d'observer des insectes sauvages ; avoir un groupe témoin montrant les chances naturelles de survie face au varroa et pesticides ; remettre en question les certitudes apicoles si une bonne partie d'entre elles survit ; apprendre à observer le comportement de colonies seulement par la planche d'envol ; obtenir des essaims 100% naturels que vous pourrez récupérer pour de nouvelles ruches libre ou pour votre rucher ; et bien sûr obtenir des souches résistantes ! (Voir Conservatoire de ruches libres)



ALTERNATIVE A CES PROPOSITIONS DURABLES

Si vous n'êtes pas convaincu par tout ce qui précède, alors suivez les conseils apicoles largement répandus, à court terme cela marche très bien (mais à moyen et long terme...) :
- importez des reines et essaims (et leurs maladies/parasites)
- élevez des reines à la chaine
- inséminez les artificiellement
- faites des lignées génétiquement identiques
- ouvrez la ruche tous les 10 jours
- nourrissez : à chaque ouverture de ruche, à chaque division de ruche, avant l'hiver, au début du printemps, quand la pluie se prolonge...
- prenez une bonne partie du miel
- détruisez les cellules de mâles et les cellules royales
- ignorez les essaims sauvages, ils sont peut-être couverts de varroas et porteurs de maladies, en tout cas ce n'est pas rentable de les récupérer. (Il y a cependant des apiculteurs qui souhaitent récupérer des essaims : Au secours un essaim !!!)
- traitez 1 (à 2) fois par an contre le varroa
- dénoncez les apiculteurs qui ne traitent pas leurs ruches
- croisez les doigts pour que l'apiculture ne s'effondre pas encore plus...

Voir aussi :

samedi 25 avril 2015

Causes du syndrome d'effondrement des colonies d’abeilles


Extrait de http://www.tela-botanica.org/actu/article6858.html#


“L’effondrement des colonies d’abeilles” (CCD « Colony Collapse Disorder ») a deux grands types de facteurs :

1. Les facteurs liés aux pratiques des apiculteurs :

a) l’échange entre les continents des reines ou essaims ont véhiculé : acariens (Varroa destructor), champignons (Nosema ceranae), virus (DWV, très nombreux), etc. Chaque espèce (Apis mellifera en Europe et Apis cerana) en Asie sont résistantes aux parasites de leur propre territoire mais pas celui des autres contrées.
b) .../...
c) la sélection des abeilles qui privilégie les lignées peu agressives et très productrices, moins résistantes aux parasites.
d) la disparition du brassage génétique entre abeilles mellifères d’élevage et abeilles mellifères sauvages ne permettant plus l’introduction de gènes naturels de résistance dans le cheptel d’élevage. (Inversement, si une femelle s'accouple avec plusieurs mâles, cela permet à l'espèce d'accroître la diversité génétique de sa descendance, de renforcer ses capacités d'adaptation vis-à-vis de l'environnement colonisé et de contribuer ainsi à sa survie.)

2. Les facteurs liés à l’environnement :

a) l’usage généralisé des pesticides dans l’agriculture :
les abeilles sont particulièrement sensibles à leur présence à très faible dose,
l’abeille mellifère Apis melifera étant un animal social, ce qu’il faut étudier ce n’est pas l’abeille en tant qu’insecte, mais la colonie en tant qu’individu collectif. De ce fait, un produit qui semble non toxique à l’échelle individuelle, peu le devenir au niveau d’une colonie si le comportement de chaque individu est modifié, même très légèrement. C’est ce point qui fait controverse entre Bayer, Syngenta et autres producteurs de néonicotinoïdes qui étudient seulement les doses létales individuelles, et les apiculteurs qui raisonnent en termes de comportement des colonies.
la combinaison de plusieurs pesticides différents augmente considérablement leur effets par potentialisation. Certains fongicides (EBI) avec des insecticides (pyréthrénoides et néonicotinoides) pouvait multiplier par 100 à 1000 l’action de ces derniers !

b) la chute dramatique de la biodiversité, phénomène mondial aujourd’hui aussi important que le changement climatique qui affecte pratiquement tous les territoires. Dans nos contrées, ce sont principalement les pratiques culturales qui sont en cause en réduisant fortement la diversité des plantes à butiner, notamment en zone de grande culture (c’est un peu comme si les abeilles ne devaient se nourrir que chez MacDo), mais pas seulement :
les herbicides sont présents presque partout, il est très rare de voir des bandes non traitées réservées à la faune sauvage autour des champs cultivés,
le retournement des prairies permanentes au profit des prairies artificielles bien plus pauvres biologiquement se généralise,
les coupes brusques de foin ou autres fourrages sur de très grandes surfaces affament subitement tous les insectes pollinisateurs qui y butinaient,
la destruction des haies (500 000 km ont été détruits en France en l’espace de 50 ans) et la taille violente exercée sur les quelques haies restantes privent les abeilles et autres insectes de fleurs printanières essentielles (prunelliers, aubépines principalement) mais ronces également plus tard en saison.

c) l’action combinée de ces différents facteurs (pesticides, alimentation et parasites) a des effets bien plus considérables que la somme des actions unitaires de chacun d’entre eux, conduisant à l’effondrement de colonies entières.

Voir aussi :

samedi 14 mars 2015

Bâtardes, nos abeilles ?

Plusieurs "lignées" d'abeilles co-existent. Essayons d'y voir plus clair :
  • Les lignées protégées conservées à l'abri de croisements avec d'autres lignées, comme l'Abeille Noire de l'île d'Ouessant (Apis mellifera mellifera), en principe douce et résistante (http://www.abeillenoireouessant.fr).

  •  Les lignées dont les reines et faux-bourdons sont maîtrisés par les apiculteurs-reproducteurs, par exemple les Buckfast, très productives mais nécessitant un nourrissage et des traitements contre le varroa sous peine de perdre la colonie.
  • Les nouvelles lignées produites par croisement avec des abeilles d'autres continents, par exemple les Abeilles VSH ou SMR ou Hygiéniques, dont l'objectif affiché serait 1) d'abord d'être très productive, 2) de résister au varroa sans traitements.
  • Les reines et abeilles de toutes sortes importées d'autres pays ou continents, aux caractéristiques variées.
  • Les bâtardes que les apiculteurs récupères dans les arbres (essaims naturels provenant de leurs ruchers ou d'ailleurs), ou bien qu'ils produisent par division des ruches et remérage naturel. Les reines peuvent éventuellement être connues mais pas les 10 à 20 faux-bourdons qui les fécondent. Ces bâtardes peuvent ou non survivre sans nourrissage ni traitement contre le varroa. 
  • Les mêmes bâtardes qui vivent librement dans des cheminées ou des troncs creux, et qui survivent ou non. Les plus résistantes essaiment et refondent des colonies. Ces bâtardes sont extrêmement utiles pour maintenir et développer de lignées naturellement résistantes.

On peut acheter des reines et colonies de toutes ces sortes d'abeilles.

Les bâtardes se trouvant dans les ruches ou dans les cheminées sont donc des mélanges de toutes ces sortes d'abeilles, une femelle s'accouplant avec 10 à 20 mâles de provenances variées. En permettant à l'espèce d'accroître la diversité génétique de sa descendance ce phénomène permet de renforcer ses capacités d'adaptation vis-à-vis de l'environnement colonisé et de contribuer ainsi à sa survie.

Voir aussi L'apiculture durable - Quelques propositions 
et :

jeudi 5 mars 2015

Enrayer le déclin de l'abeille noire !

Extrait de http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/2015/03/05/l-auvergne-veut-enrayer-le-declin-de-l-abeille-noire_11351798.html

Au-delà des pesticides et parasites, l’économie apicole dans son ensemble menace l’abeille noire. Le projet Beehope tentera de sauver ce patrimoine.

C’est l’espèce la mieux adaptée à nos milieux naturels. Et pourtant, il n’y a plus guère que les conservatoires pour perpétuer, en Europe occidentale, des populations d’abeilles noires au patrimoine génétique quasi intact. Jamais il n’a été aussi menacé par le transfert de gènes d’autres espèces !

L’Apis mellifera mellifera, est menacée par les mutations de l’apiculture contemporaine, qui fait massivement appel à des abeilles importées. 

1. L’abeille noire.

« C’est la mieux adaptée à nos climats où elle se débrouille seule. On la trouve encore à 1.300 mètres d’altitude. Économe en hiver, elle sait réguler sa population pour affronter les aléas. C’est une abeille toutes fleurs, qui plus est très performante sur nos floraisons tardives. C’est aussi une abeille peu agressive et plutôt douce. »
Elle tend pourtant à céder le pas devant les abeilles importées, passées de 5 à 48 % entre 2007 et 2012.
En résulte une hybridation génétique naturelle qui s’accélère au détriment du patrimoine génétique adapté et résistant que portait l’abeille noire.

2. Un rapport avec le déclin des colonies d’abeilles mellifères ?

Parasites et pesticides ont été largement mis en cause pour expliquer ce phénomène. Les initiateurs du projet Beehope invitent à explorer une nouvelle piste en s’intéressant aux abeilles sauvages et à l’impact de l’importation.
« On a créé des combinaisons de gènes que la sélection naturelle élimine. Il faut donc se demander si les pertes ne sont pas aussi liées à des pratiques apicoles qui amènent une moins bonne adaptation des colonies à l’environnement » estime David Biron, chercheur CNRS.

3. L’impact d’un brassage génétique qui s’accélère.

La ruche carrée et mobile marque le début d’une nouvelle phase de domestication : la production ne dépendra plus d’abeilles en milieu sauvage, mais de colonies que l’on sait installer et élever. Progrès technologiques, évolution de l’offre et de la demande sur le marché : le brassage génétique n’a plus qu’à s’emballer.
L’ouverture de l’espace Schengen favorise l’importation de reines. Elles arrivent d’Italie, puis du Caucase, des Balkans… C’est maintenant la buckfast, une espèce multi-hybrides sélectionnée qui inonde le marché… et donc le berceau naturel de l’abeille noire !

4. Le cercle vicieux.

Des colonies d’abeilles domestiques qui pouvaient survivre presque sans l’intervention de l’homme sont de plus en plus souvent remplacées par des insectes plus fragiles et dépendants de l’homme, pour leur entretien et leur alimentation.
« On est entre 30 et 40 % de mortalité en moyenne dans les colonies, mais on considère cela comme normal ! ».
Et le pire reste à venir si l’on ne s’y intéresse pas : quand bien même des apiculteurs éclairés voudraient travailler avec des abeilles noires au patrimoine génétique préservé, il est de plus en plus difficile de se procurer des couvains !
« Si l’on ne fait rien, d’ici dix ans, on perdra ce patrimoine génétique. C’est un vrai problème écologique qui est posé : soit on “domestique” tout à fait l’abeille et nous aurons des abeilles mellifères qui ne pourront plus se passer de l’homme ; soit on conserve une abeille qui peut survivre seule. »

Beehope : un projet en Auvergne et à l'échelle européenne
Le lycée agricole des Combrailles et le laboratoire micro-organismes génome environnement (UMR CNRS/université Blaise-Pascal/UDA 6023) sont partenaires d’un vaste programme européen dédié à l’apiculture durable en général et à la préservation et valorisation des abeilles domestiques noire et ibérique.
Avec eux, le projet Beehope réunit cinq partenaires sur un axe nord-sud : le laboratoire Évolution génome comportement et écologie de Gif-sur-Yvette, le centre d’études biologique de Chizé (CNRS), le centre INRA Poitou-Charentes, l’université basque d’Espagne et l’Institut polytechnique de Braganca (Portugal), les partenaires auvergnats.
Beehope a aussi pour vocation de créer une dynamique entre les citoyens, les apiculteurs, les élus, les scientifiques et les formateurs.
Ce vaste projet aura cinq objectifs principaux, dont : Constituer une réserve de diversité utilisable par l’industrie apicole et les apiculteurs.


Voir aussi

Votre témoignage nous intéresse

Arrivez-vous à conserver des colonies d'abeilles noires sans jamais les nourrir ni leur mettre d'insecticide anti-varroa ?  Mettez un commentaire ci-dessous ou contactez le webmaster (Contacts).

samedi 28 février 2015

Amélioration/diminution de la diversité génétique

Inspiré de : http://fr.wikipedia.org/wiki/Diversit%C3%A9_g%C3%A9n%C3%A9tique


La diversité génétique est favorisée par :
  • les recombinaisons génétiques, c'est à dire les mélanges de faux-bourdons et de reines de provenances variées,
  • les mutations génétiques naturelles,
  • une sélection naturelle diversifiante due à des conditions de vie variées. Par exemple : en montagne, en plaine, en forêt ou en ville ; dans des ruches d'apiculteurs, des cheminées abandonnées, des troncs d'arbres creux...

Facteurs diminuant la diversité génétique 

De nombreux facteurs peuvent affecter la diversité génétique d'une population. Ce sont des facteurs naturels [rares] comme l'insularisation à la suite de la montée de la mer, ou des facteurs humains [fréquents !] comme :
  • le gazage d'un essaim sauvage (interdit par la loi), 
  • l'apiculture trop centrée sur la sélection et le clonage, 
  • la fragmentation des zones de butinage, 
  • la destruction ou modification des habitats naturels, etc.

Certaines causes d'effondrement de la diversité génétique peuvent être anciennes ou au contraire très contemporaines :
  • L'apiculture, agriculture, la sélection animale et végétale contemporaine sont de nouvelles sources d'appauvrissement de la diversité génétique qui pourrait s'aggraver avec la généralisation du clonage.
  • La dérive génétique est amplifiée par une diminution de la taille de la population d'abeilles.
  • L'endogamie (reproduction au sein d'une population réduite) est un autre facteur d'appauvrissement. Elle peut être aggravée par le morcellement des habitats naturels et la fragmentation écologique des paysages (contre laquelle la Trame verte et bleue est proposée en France). 
  • Les pratiques d'amélioration des espèces d'abeilles ou végétales, de stimulation hormonale, de croisement avec des espèces exotiques ou d'insémination artificielle ou encore de cryoconservation d'embryons sélectionnés contribuent souvent à diminuer la biodiversité locale et globale (alors qu'utilisée autrement, et avec d'autres objectifs, l'insémination et la cryoconservation pourraient améliorer la conservation génétique de populations ou de génomes menacées).
  • La sélection naturelle peut parfois elle-même contribuer à cette perte de diversité quand des changements de conditions environnementales (réchauffement climatique, pression du varroa, ...) éliminent des groupes important de génotypes ou d'allèles moins adaptés à cet environnement, au profit alors (si par chance il n'y a pas extinction de l'espèce) de nouvelles possibilités d'évolutions.


Protéger la biodiversité
    Extrait de http://www.fondation-nicolas-hulot.org/extras/dossiers-pedagogiques/biodiversite/proteger-biodiversite.php :
    La conservation des espèces passe par la protection de leur habitat [endroit où la colonie d'abeille s'implante, et végétaux qui la nourrissent].

    Les perturbations naturelles (tempêtes, inondations, incendies) font partie de l'évolution des paysages et sont une source de maintien de la biodiversité. Il est important de respecter l'évolution dynamique des habitats dans les sites perturbés, même si cela va contre une certaine vision esthétique de la nature. [Abeilles-sur-Saône : Autrement dit évitons d'assécher les zones humides, d'endiguer et barrer les rivières, d'aplanir les montagnes, d'uniformiser tout ce qui nous entoure]

    Il faut veiller à mettre en place des espèces diversifiées et similaires à celles qui occupaient le site auparavant. L'introduction de nouvelles espèces peut avoir des conséquences lourdes et entraîner de nombreux problèmes !

    Les résultats des efforts de gestion ou de restauration ne se voient pas toujours rapidement : il faut être patient et persévérant !

    Voir aussi L'apiculture durable - Quelques propositions
    Et :  

    lundi 23 février 2015

    Ils font tout pour sauver l'abeille noire

    Extrait de http://www.ladepeche.fr/article/2015/02/23/2054038-ils-font-tout-pour-sauver-l-abeille-noire.html

    (Le CPAN est le conservatoire pyrénéen de l'abeille noire)

    Une race d'abeilles qui s'éteint, avec ses capacités naturelles d'adaptation, d'économie et de résistance acquises depuis les dernières glaciations…

    L'enjeu du conservatoire est à la fois écologique car il permet de sauvegarder un patrimoine naturel pyrénéen et économique en participant au développement d'une apiculture durable.

    Actuellement, l'association recherche et collecte des souches d'abeilles noires. Le projet consiste ensuite à multiplier les colonies tout en préservant un pool génétique le plus large possible.

    Carte d'identité de l'abeille noire
    Nom latin : apis mellifera mellifera.
    Nom commun : abeille noire.
    Origine : Europe de l'ouest/Pyrénées.
    Couleur : noire.
    Age : l'espèce à 500 000 ans.
    Taille : de 11 à 13 mm.
    Signe particulier : poilue.


    Extrait de http://www.nordeclair.fr/info-locale/la-ruee-vers-les-cours-du-rucher-ecole-ia51b12892n674542 :
    «  Le but c’est d’inonder les 3 km autour du rucher du Héron [à côté de Lille] pour en faire un sanctuaire de l’abeille noire  »

    Voir aussi