samedi 25 avril 2015

Causes du syndrome d'effondrement des colonies d’abeilles


Extrait de http://www.tela-botanica.org/actu/article6858.html#


“L’effondrement des colonies d’abeilles” (CCD « Colony Collapse Disorder ») a deux grands types de facteurs :

1. Les facteurs liés aux pratiques des apiculteurs :

a) l’échange entre les continents des reines ou essaims ont véhiculé : acariens (Varroa destructor), champignons (Nosema ceranae), virus (DWV, très nombreux), etc. Chaque espèce (Apis mellifera en Europe et Apis cerana) en Asie sont résistantes aux parasites de leur propre territoire mais pas celui des autres contrées.
b) .../...
c) la sélection des abeilles qui privilégie les lignées peu agressives et très productrices, moins résistantes aux parasites.
d) la disparition du brassage génétique entre abeilles mellifères d’élevage et abeilles mellifères sauvages ne permettant plus l’introduction de gènes naturels de résistance dans le cheptel d’élevage. (Inversement, si une femelle s'accouple avec plusieurs mâles, cela permet à l'espèce d'accroître la diversité génétique de sa descendance, de renforcer ses capacités d'adaptation vis-à-vis de l'environnement colonisé et de contribuer ainsi à sa survie.)

2. Les facteurs liés à l’environnement :

a) l’usage généralisé des pesticides dans l’agriculture :
les abeilles sont particulièrement sensibles à leur présence à très faible dose,
l’abeille mellifère Apis melifera étant un animal social, ce qu’il faut étudier ce n’est pas l’abeille en tant qu’insecte, mais la colonie en tant qu’individu collectif. De ce fait, un produit qui semble non toxique à l’échelle individuelle, peu le devenir au niveau d’une colonie si le comportement de chaque individu est modifié, même très légèrement. C’est ce point qui fait controverse entre Bayer, Syngenta et autres producteurs de néonicotinoïdes qui étudient seulement les doses létales individuelles, et les apiculteurs qui raisonnent en termes de comportement des colonies.
la combinaison de plusieurs pesticides différents augmente considérablement leur effets par potentialisation. Certains fongicides (EBI) avec des insecticides (pyréthrénoides et néonicotinoides) pouvait multiplier par 100 à 1000 l’action de ces derniers !

b) la chute dramatique de la biodiversité, phénomène mondial aujourd’hui aussi important que le changement climatique qui affecte pratiquement tous les territoires. Dans nos contrées, ce sont principalement les pratiques culturales qui sont en cause en réduisant fortement la diversité des plantes à butiner, notamment en zone de grande culture (c’est un peu comme si les abeilles ne devaient se nourrir que chez MacDo), mais pas seulement :
les herbicides sont présents presque partout, il est très rare de voir des bandes non traitées réservées à la faune sauvage autour des champs cultivés,
le retournement des prairies permanentes au profit des prairies artificielles bien plus pauvres biologiquement se généralise,
les coupes brusques de foin ou autres fourrages sur de très grandes surfaces affament subitement tous les insectes pollinisateurs qui y butinaient,
la destruction des haies (500 000 km ont été détruits en France en l’espace de 50 ans) et la taille violente exercée sur les quelques haies restantes privent les abeilles et autres insectes de fleurs printanières essentielles (prunelliers, aubépines principalement) mais ronces également plus tard en saison.

c) l’action combinée de ces différents facteurs (pesticides, alimentation et parasites) a des effets bien plus considérables que la somme des actions unitaires de chacun d’entre eux, conduisant à l’effondrement de colonies entières.

Voir aussi :

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