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mercredi 20 novembre 2019

Nichoir pour abeilles à miel sauvages (abeilles mellifères)

Cet article s'adresse au grand public, aux agriculteurs bio et aux apiculteurs amateurs

Vous voulez sauvegarder les abeilles à miel sauvages ? Voici comment leur offrir un nichoir même si vous ne connaissez rien en apiculture - pas besoin de cours ni de connaissance particulière, vous n'avez qu'à les regarder vivre !

Pourquoi un nichoir à abeilles mellifères ?

Les abeilles mellifères (Apis Mellifera, aussi appelées "abeilles domestiques") ne trouvent plus de troncs creux où s'installer. Ainsi de nombreux essaims provenant de ruches ou de cheminées ne trouvent plus d'habitat et meurent de froid l'hiver venu.

Vous pouvez facilement leur construire un nichoir, une sorte de ruche sans cadre, constituée simplement d'une caisse en bois et d'un trou. Avec un peu de chance un essaim s'y implantera spontanément et produira à son tour de nouveaux essaims chaque année.

Vous aurez le plaisir de les observer et de favoriser la multiplication des gènes résistants (voir le paragraphe à ce propos plus bas).

De plus les abeilles polliniseront vos arbres fruitier et votre potager ce qui augmentera votre production sans le moindre effort de votre part.

Pour fabriquer le nichoir

Le nichoir doit ressembler aux habitats naturels des abeilles mellifères : volume de 30 à 45 litres, isolé des courants d'air, avec un trou de 3,5 à 7 cm de diamètre.

Faire une caisse en bois d'une forme quelconque et d'un volume de 30 à 45 litres. Pour une meilleur isolation l'épaisseur des parois devrait être au moins de 2,5 cm. Idéalement vous pouvez aussi creuser un morceau de tronc d'arbre... A noter :
  • Pour que la colonie risque moins de mourir de froid il est préférable que le nichoir soit plus haut que large, ainsi les abeilles trouveront plus facilement leur réserve de miel qu'elles auront stocké pour l'hiver dans la partie haute du nichoir.
  • Prévoir éventuellement un couvercle additionnel un peu plus large en bois, carrelage ou plastique pour recouvrir le nichoir et le protéger de la pluie. Fixer ce couvercle fortement pour éviter qu'il s'envole avec le vent.
  • Veillez à ce qu'il n'y ait pas d’autre passage d’air ou de lumière que le trou pour que les abeilles se sentent en sécurité et à l’abri, et donc augmenter les chances qu'elles s'y implantent.
Percer un trou de 3,5 à 7 cm de diamètre avec une perceuse équipée d'une mèche à bois ou d'une scie cloche. Ce trou peut être situé dans le tiers inférieur de la caisse.

Exemple de nichoir

Voici un nichoir fabriqué en planches de Douglas de 120 * 20 cm et 2,7 cm d'épaisseur :


Pose du nichoir et sécurité

Fixer très solidement le nichoir à 3 ou 4 mètres de haut environ contre un tronc d'arbre, un mur, une cheminée, un poteau...

ATTENTION : le nichoir peut peser 10 à 20 kg à vide, auquel les abeilles ajouteront jusqu'à 30 kg de cire, miel, pollen, propolis et butineuses ! Et ce nichoir devra aussi résister aux vents forts des orages. Donc ne pas sous-estimer les fixations !

La hauteur du nichoir permet aux personnes de ne jamais de trouver dans la piste d'envol des abeilles. Il est toutefois conseillé de choisir un emplacement à l'écart des activités humaines.

Orientez le trou d'envol vers le sud ou l'est (pour réchauffer la colonie dès le matin), sauf si ce côté se trouve en bordure de voisinage. La loi demande d'isoler les ruches par une haie ou un mur de 2m de haut et 2m de part et d'autre de la ruche (ce qui n'a pas grand sens si le nichoir est à 3m de haut), ou bien de respecter une distance de 20 mètres des habitations et routes, ou de 10 mètres des champs/forêts.

En principe les assurances habitation incluent la possession de quelques ruches, pensez à leur demander confirmation.

Pour attirer un essaim

Les essaims cherchent un emplacement en général entre mi-avril et fin-juin.

Un trou sombre au milieu d'une zone uniforme est susceptible de les attirer (si vous peignez le nichoir évitez de le barioler).

Pour attirer plus sûrement un essaim dès la 1ère année, il est conseillé de frotter l'intérieur (pas l'extérieur car ce ne serait pas naturel) de la caisse avec un mélange de cire et propolis, éventuellement de miel. Demander aux apiculteurs amateurs de votre entourage s'ils peuvent vous fournir un peu de ces produits ou les acheter en jardineries ou sur internet.

A noter qu'une façon encore plus rapide de peupler votre nichoir pour un apiculteur amateur est de récupérer un essaim naturel (voir les nombreuses vidéo internet) et de le présenter à proximité du trou : vous serez surpris de voir les abeilles y rentrer en rang serré !

Comme chacun le sait la survie des colonies d'abeilles à miel n'est pas garanti. Même si votre colonie ne vit que quelques mois cela est très positif car elle aura eu le temps de fabriquer des rayons de cire et de tapisser les parois de propolis, ce qui attirera probablement un nouvel essaim au printemps suivant. Ce nouvel essaim bénéficiant de rayons déjà partiellement bâtis il aura plus de chances de survivre et de produire à son tour de nouveaux essaims (dans ce cas appelez un apiculteur pour qu'il le récupère).

Sélection naturelle des gènes résistants

En offrant aux essaims la possibilité de vivre totalement naturellement, sans intervention d'apiculteur (élevage de reine, essaim artificiel, rayons de cire imposés, nourrissage au sucre, ouverture de ruche, traitement contre le parasite varroa, destruction des cellules royales et de mâles, prélèvement de miel, etc...), vous laissez la nature opérer les sélections naturelles nécessaires :
  • Si la colonie est capable de survivre malgré la rareté des fleurs, les pesticides, les nouveaux parasites et maladies, elle produira de nouveaux essaims au printemps suivant et multipliera ainsi ses gènes résistants. 
  • Si la colonie meurt dans l'année c'est tout aussi positif ! En effet, cela peut indiquer que ses gènes ne sont pas suffisamment adaptés à l'environnement, ou que les colonies sont déjà en surnombre dans les environs ce qui empiète sur les autres espèces d'abeilles ou d'insectes.
Ces nichoirs constituent ainsi des "ruches de conservation" du patrimoine génétique d'abeilles adaptées aux conditions locales (abeilles noires...).

Compléments destinés aux apiculteurs

Les abeilles préfèrent être installées contre un feuillu pour avoir de l’ombre en plein été.

Le fait que les colonies soient isolées (et non regroupées comme les séries de ruches) réduit la dérive des butineuses et la transmission des maladies/parasites.

Colonie issue d'un essaim tardif : peu de chance de survie mais a l'avantage de préparer un nouveau piège ou espace de vie ultérieur favorable : odeur pour attirer un essaim, rayons de cire commencés.

Les petites cavités augmentent la fréquence d’essaimage. Avantage : l'absence de couvain operculé pendant trois semaines réduit la multiplication des varroas. Mais la grappe d'abeilles étant plus petite, il faut que le nichoir soit mieux isolé et pas trop large pour accéder plus sûrement au miel en hivers, autrement dit pour éviter que des réserves de miel soient inatteignables sur les côtés. De plus cette étroitesse réduit la perte de chaleur par convection autour de la grappe d'abeilles.
A noter que la majorité des colonies vivant dans les cheminées ou murs creux sont parfaitement capables de gérer les varroas ; il devrait en être de même dans ce nichoir.

L'essaimage (qui n'est pas un mal) est systématique dans les ruches de 21 litres, à 60 % dans celle de 42 litres, et très rare si 84 litres. Dans ce dernier cas les Reines sont remplacées par supercédure.

Le volume minimum d'un habitat est de 20 litres en climat doux et 30 litres en climat plus froid.

Le trou de vol préféré va de 10 à 40 cm2 (soit 3,5 à 7cm de diamètre).

Le Douglas est un bois très résistant sans aucun traitement, ce qui en fait un nichoir quasi imputrescible.

Percer le trou d'une façon légèrement inclinée pour éviter que la pluie ne coule vers l'intérieur.

L'absence de piste d’envol rend la prédation plus difficile.

Avantage des ruches ou nichoirs ni traités ni nourris, et peuplés par des essaims naturels : il n’y aura pas plus de colonies par kilomètre carré que l’environnement peut en accueillir. D'après une étude la surpopulation d’abeilles domestiques les oblige à rechercher leurs sucres dans les ordures ou dans les pâtisseries des magasins et particuliers !

Il est normal que la colonie meurt après quelques années, puis que les vielles cires noircies soient mangées par la fausse teigne ou d'autres insectes, ce qui "nettoie" le nichoir avant d'attirer un nouvel essaim.

Eventuellement accepter que le nichoir soit habité alternativement par des oiseaux ou autres animaux selon un cycle naturel. Pour empêcher les frelons, oiseaux et souris de rentrer : ajoutez une grille d’entrée ou des barres en travers du trou une fois la colonie installée.

Visiter les nichoirs, avec des jumelles, à un moment où les abeilles ont une activité de butinage donc à plus de 16°. La rentrée de pollen est la meilleure preuve d’activité de la colonie (pour les autres indices voir page 282 du livre « Abeilles mellifères à l'état sauvage » de Vincent Albouy. Effectuer trois visites :

  • En fin d’hiver avant l’essaimage pour vérifier la survie après l’hiver, ou expulser les animaux indésirables.
  • Après la saison d’essaimage pour vérifier l’installation d’un essaim.
  • Juste avant l’hivernage pour vérifier la survie après la prédation des frelons asiatiques.

Liens


Source 

Cette démarche et cet article sont en grande partie inspirés par le livre « Abeilles mellifères à l'état sauvage » deVincent Albouy (à la FNAC).

Voir aussi

Fabriquer un piège à essaim en carton

samedi 17 décembre 2016

Contre le déclin des abeilles, les chercheurs ont peut-être trouvé une issue

Extrait de http://www.huffingtonpost.fr/2016/12/08/declin-abeilles-miel-environnement

Parmi les causes du déclin de l'abeille européenne Apis mellifera, on trouve la pollution environnementale, bien sûr, liée aux activités agricoles employant des produits phytosanitaires, mais également des vecteurs de maladie comme le parasite varroa. Les colonies infestées meurent en quelques années, voire en quelques mois.

"La filière dépense 10% de son chiffre d'affaires chaque année pour lutter contre le parasite. Il existe des insecticides efficaces, mais des résistances sont apparues. Et les résidus persistent dans les produits apicoles."

Or, des petites populations d'abeilles européennes survivent à ce "pou" maléfique. Elles développent des comportements qui empêchent la multiplication du parasite. L'expression de ce caractère peut être transmise à la descendance.

L'INRA, ITSAP-Institut de l'abeille et Labogena travaillent à mettre au point un outil qui détermine si telle ou telle abeille exprime ces comportements, grâce au séquençage du génome. En pratique, les apiculteurs enverraient quelques-unes de leurs abeilles au laboratoire d'analyses, qui signalerait celles porteuses ou non de ces caractères, et les éleveurs décideraient quelles colonies sélectionner pour obtenir plusieurs générations d'abeilles résistantes au varroa.

"Nous avons terminé la première phase d'étude de ce processus, nous espérons pouvoir mettre en place cette pratique dès 2020."

"Les abeilles ne peuvent évoluer positivement que si on les laisse vivre dans leur environnement d'origine. Si elles sont confrontées à d'autres espèces, cela homogénéise la diversité génétique naturelle, ce qui met en danger de nombreuses sous-espèces de l'abeille noire, dite domestique."
Le projet européen BeeHope a pour vocation à créer une dynamique entre les citoyens, les apiculteurs, les élus, les scientifiques et les formateurs apicoles, afin de contribuer à la valorisation et à la protection de notre patrimoine à tous: l'abeille noire.

Voir aussi :

jeudi 11 février 2016

Cherche abeilles noires pour sauvegarder sa génétique

Extrait de http://www.ladepeche.fr/article/2015/10/28/2206135-cherche-abeilles-noires.html

Peut-être avez-vous dans vos ruches des abeilles un peu plus noires que les autres. Dans ce cas, il se peut que ce soient des Apis Mellifera Mellifera, appelés plus communément abeilles noires. Il vous faut alors vérifier auprès du conservatoire pyrénéen (CPAN), qui tente depuis 2013 de préserver cette espèce locale.

Dans ce sens, il a lancé un appel à tous les apiculteurs locaux pour collecter des souches d'abeilles.

«Nous envoyons les échantillons que nous recevons au CNRS pour un prélèvement ADN. Car elle peut être visuellement noire mais pas de cette espèce», explique le conservatoire.

Si elle se révèle être une abeille noire, le CPAN proposera à l'apiculteur de récupérer la ruche. Quand le pool génétique sera sauvegardé, le conservatoire diffusera des reines et des essaims auprès des apiculteurs locaux.

Car pour le CPAN, l'abeille noire est vraiment celle de demain. Rustique, elle est plus résistante, et butine plus de fleurs et sur un périmètre plus important. Enfin, surtout, elle hiberne avec une double reine.

Alors avis aux apiculteurs.

Elle disparaît 
...car «l'apiculture moderne a incité les professionnels à importer d'autres races et à créer des hybrides». L'abeille noire est reconnaissable car son corps est entièrement noir jais et son tomentum (bandes de poil présentes sur chaque segment abdominal) étroit.

Voir aussi :

lundi 6 juillet 2015

Participez à la conservation d'abeilles noires résistantes au varroa

Si vous souhaitez participez à la conservation ou à l'émergence d'abeilles (noires) résistant au varroa et aux autres fléaux, merci de me contacter (jbm747@gmail.com).

Je vous propose de développer ensemble le projet Conservatoire de colonies / ruches libres. L'objectif de ce projet est que chaque apiculteur fasse émerger des souches d'abeilles résistantes et locales en permettant à des colonies résistantes de vivre et d'essaimer naturellement.

Un des moyens est la conception, fabrication et diffusion de ruches très spéciales destinées uniquement à l'émergence de ces souches d'abeilles, c'est à dire des ruches :

...rendant volontairement impossible toutes les opérations habituelles (ouverture, nourrissage, division, traitement, récolte...)

...mais favorisant au maximum la survie hivernale, le combat des abeilles contre le varroa, leur essaimage naturel

...et le plus design/écolo possible pour séduire les artistes et les amoureux de la nature.

Cette ruche serait plutôt octogonale ou cylindrique pour éviter l'humidité des coins ; d'une largeur proche des Warré pour qu'elles n'aient aucune difficulté à trouver leur miel l'hiver ; en bois ou plastic, éventuellement avec vitres d'observation pour le plaisir ; installable à terre, ou suspendue à un arbre, ou fixée sous une avancée de toit ; aisée à remplir d'un essaim ; sans aucun cadre pour laisser aux abeilles le soin de fabriquer les rayons correspondant exactement à leur besoin ; éventuellement truffée d'électronique pour enregistrer les vibrations, filmer l'intérieur et l'extérieur, peser la ruche, envoyer les infos par SMS...
Et suffisamment design pour être mémorable dès le 1er coup d'oeil.

Que vous soyez apiculteur, artiste, ingénieur, autodidacte, bricoleur, ou simplement attiré par les abeilles, vous pouvez apporter votre contribution à ce projet original.

Si cette idée vous tente contactez-moi !! (jbm747@gmail.com)



PS : Voici certains articles essentiels concernant la survie des abeilles :

Voir aussi :

vendredi 19 juin 2015

Apiculture durable par essaimage/construction/reines naturels

Extraits de https://www.facebook.com/notes/francis-pautrat/comprendre-les-abeilles-et-pratiquer-une-apiculture-respectueuse-de-leur-nature/10153149542494584 (source Institut de Recherche au Goetheanum, www.forschungsinstitut.ch)


Des études démontrent scientifiquement les trois caractéristiques essentielles pour la santé des colonies :
  • la reproduction par l’instinct d’essaimage, 
  • l’élaboration des rayons par construction naturelle (sans support) et 
  • la fécondation "sur place" (naturel) de la reine.
Reproduction par l’instinct d’essaimage

L’essaimage contribue à réduire certaines maladies bactériennes des colonies comme la loque européenne et la loque américaine et la pression de l’acarien varroa diminue (car les abeilles essaimeuses exportent une partie des acariens). L’essaimage est un acte guérisseur.
La première année, les colonies issues d’essaims rapportent rarement assez de miel pour faire une récolte. Pourtant, la perspective d’avoir des colonies plus saines ainsi que de nombreuses jeunes colonies le compense largement.

Des rayons érigés par construction naturelle

En cas de loque américaine et de loque européenne, il est recommandé de créer avec les colonies infestées des essaims artificiels qu’on place pendant trois jours à la cave. On les installe ensuite sur des cadres et ils se guérissent en produisant de la cire par construction naturelle.
Les colonies en construction naturelle se débrouillent mieux avec le varroa que celles équipées de cires gaufrées, elles ont une plus faible tendance à essaimer et elles élèvent des mâles moins longtemps en fin de saison.
Les inconvénients économiques d’une production de miel plus réduite sont contrebalancés par un meilleur état sanitaire des colonies, car les rayons en construction naturelle sont moins chargés en pesticides que ceux que les abeilles élaborent sur des cires gaufrées : les rayons ne portent pas le passé des trente dernières années – c’est bien le temps de survie des poisons dans la cire.

Pas d’élevage artificiel de reines

Sept jours après que l’ancienne reine ait quitté la ruche avec la moitié de la colonie, les premières jeunes reines éclosent. La subsistance du reste de la colonie est ainsi assurée, sans aucune intervention d’apiculteurs.
L’accouplement multiple
Lors de ses vols nuptiaux qui peuvent durer plusieurs jours, chaque reine s’accouple avec 7 à 12 faux-bourdons parmi des centaines de mâles provenant des colonies de toute la région. Du fait que les reines parcourent en moyenne 5 km, alors que les mâles n’en parcourent que 3, la probabilité qu’une reine s’accouple avec les mâles de sa propre colonie est réduite. 
La diversité génétique la plus grande possible a largement fait ses preuves au cours de l’évolution ! Les abeilles construisent de plus grands nids à couvain et plus de surfaces de rayons. La régulation de la température s’est améliorée. L’intensité de la danse frétillante augmente proportionnellement au nombre des faux-bourdons fécondant la reine. Par ailleurs, les abeilles visitent des sources de nectar plus éloignées. La résistance aux maladies infectieuses est accrue et la défense contre des spores de loque américaine introduites est renforcée.

La diversité génétique est la garantie d’un large potentiel de caractères comportementaux. L’accouplement multiple garantit un équilibre bien réparti entre toutes les fonctions et tous les modes de comportement indispensables à l’intérieur de la ruche et dans l’environnement. De ce point de vue, les objectifs d’élevage portant sur des caractéristiques individuelles sont voués à l’échec.
Du fait que la perte de diversité génétique constitue l’un des grands problèmes de l’apiculture moderne, il est conseillé de renforcer les colonies en renonçant à l’élevage contrôlé par croisements et de favoriser l’accouplement "sur place" (naturel). Pour atteindre la diversité génétique, et donc un maximum de qualités, multiplions les colonies selon l’instinct d’essaimage et par accouplement "sur place" (naturel).

Il est possible de travailler avec l’instinct d’essaimage, en anticipant la formation des essaims. Depuis la ponte des œufs jusqu’à l’operculation des alvéoles royales s’écoulent exactement neuf jours, et dès que la première cellule est fermée,l’ancienne reine peut essaimer avec la moitié de toutes les abeilles.

Pendant la saison d’essaimage (de mi-avril à fin mai), l’on ne peut se dispenser de vérifier les colonies tous les neuf jours pour voir si des cellules royales ont été formées. Si on en trouve, on va rechercher l’ancienne reine dans la ruche et on la place dans une caisse vide avec quelques milliers d’abeilles. Dans l’obscurité et la fraîcheur d’une cave, cette entité se développe en essaim. Avec les jeunes reines qui se développent dans la colonie mère, de nouvelles colonies pourront être constituées.

L’adaptation au lieu d’implantation

Dans trois régions, les abeilles sont parvenues à survivre en présence du varroa sans aucun contrôle chimique. Un équilibre entre colonies et parasites avait été atteint naturellement de plusieurs façons : un nombre plus élevé de femelles de varroas stériles car les abeilles ont évacué du nid à couvain les larves infestées par des acariens en état de se reproduire ; la ponte des femelles de varroas dans les cellules de couvain retardée par une substance inconnue et volatile qui émanerait des larves et ralentirait la ponte des œufs ; colonies de plus en plus petites élevant moins de couvain. 

« L’emploi de populations d’abeilles domestiques locales procure aux colonies une chance accrue de survie ; les fortes pertes de colonies récemment observées dans de nombreuses régions peuvent être attribuées à l’emploi d’abeilles mal adaptées. Par conséquent, les activités d’élevage locales devraient être promues et encouragées sur la base de toute la gamme autochtone d’Apis mellifera » qui se forment par accouplement "sur place" (naturel) et sans achat de nouvelles reines.

Voir aussi :

samedi 14 mars 2015

Bâtardes, nos abeilles ?

Plusieurs "lignées" d'abeilles co-existent. Essayons d'y voir plus clair :
  • Les lignées protégées conservées à l'abri de croisements avec d'autres lignées, comme l'Abeille Noire de l'île d'Ouessant (Apis mellifera mellifera), en principe douce et résistante (http://www.abeillenoireouessant.fr).

  •  Les lignées dont les reines et faux-bourdons sont maîtrisés par les apiculteurs-reproducteurs, par exemple les Buckfast, très productives mais nécessitant un nourrissage et des traitements contre le varroa sous peine de perdre la colonie.
  • Les nouvelles lignées produites par croisement avec des abeilles d'autres continents, par exemple les Abeilles VSH ou SMR ou Hygiéniques, dont l'objectif affiché serait 1) d'abord d'être très productive, 2) de résister au varroa sans traitements.
  • Les reines et abeilles de toutes sortes importées d'autres pays ou continents, aux caractéristiques variées.
  • Les bâtardes que les apiculteurs récupères dans les arbres (essaims naturels provenant de leurs ruchers ou d'ailleurs), ou bien qu'ils produisent par division des ruches et remérage naturel. Les reines peuvent éventuellement être connues mais pas les 10 à 20 faux-bourdons qui les fécondent. Ces bâtardes peuvent ou non survivre sans nourrissage ni traitement contre le varroa. 
  • Les mêmes bâtardes qui vivent librement dans des cheminées ou des troncs creux, et qui survivent ou non. Les plus résistantes essaiment et refondent des colonies. Ces bâtardes sont extrêmement utiles pour maintenir et développer de lignées naturellement résistantes.

On peut acheter des reines et colonies de toutes ces sortes d'abeilles.

Les bâtardes se trouvant dans les ruches ou dans les cheminées sont donc des mélanges de toutes ces sortes d'abeilles, une femelle s'accouplant avec 10 à 20 mâles de provenances variées. En permettant à l'espèce d'accroître la diversité génétique de sa descendance ce phénomène permet de renforcer ses capacités d'adaptation vis-à-vis de l'environnement colonisé et de contribuer ainsi à sa survie.

Voir aussi L'apiculture durable - Quelques propositions 
et :

Vos témoignages sur : vos abeilles noires naturellement résistantes


Vous élevez des colonies d'abeilles noires ou locales sans les traiter contre le varroa et sans les nourrir ? Peut-être aussi sans prélever leur miel ?

Votre témoignage nous intéressent. Faites nous part de votre expérience, de vos succès, de vos échecs, et des satisfactions que vous en tirez.

Vos témoignages seront affichés dans cette page et serviront d'exemples pour les apiculteurs amateurs qui combattent chaque jour pour la survie des abeilles et pour le maintien d'abeilles naturellement résistantes.


"J'ai perdu 6 ruches... mais j'ai la joie de voir la 7e survivre !"

En 2014 j'ai cueilli 7 essaims plus ou moins gros dans des arbres et les ai placés dans des ruches Warrés totalement vides (sans aucun cadre). Toutes ont construit leurs rayons. Je ne les ai ni nourries, ni traitées.
Dans quatre ruches les abeilles ont disparu plusieurs mois après en laissant leurs rayons presque vides. Dans deux ruches elles sont mortes de faim. Peut-être aurais-je dû placer les petits essaims dans des boites plus petites que des Warrés 30x30 pour éviter les pertes de chaleur ?
Une seule a survécu. Elle n'a apparemment pas été touchée par le varroa. En ce printemps elle se porte bien et rapporte du pollen.
Je pense que cette 7e colonie est d'une souche très résistante.  Elle fera sans doute des essaims naturels qui participeront au maintien de lignées d'abeilles résistant naturellement.

Voir aussi 

Ruches décimées : "Les abeilles ont été empoisonnées"

Extrait de http://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/ruches-decimees-les-abeilles-ont-ete-empoisonnees_847271.html

Après l'hiver "On a perdu 70% du cheptel. On vient de découvrir que certaines ruches étaient désertes, et dans d'autres, les abeilles sont mortes à l'intérieur alors qu'elles avaient encore de la nourriture !"

"Sur neuf colonies, il lui en reste deux vivantes. Un autre a perdu 500 ruches sur les 2 000 qu'il possédait."

"Les abeilles ne meurent pas de faim puisqu'elles ont encore de quoi manger dans les ruches. Elles meurent empoisonnées." En cause, les pesticides utilisés dans les cultures industrielles, qui contaminent le pollen. "Les abeilles font des provisions qu'elles consomment tout l'hiver, et c'est comme cela qu'elles s'empoisonnent petit à petit."

Affectés par les pesticides, ces insectes perdent le sens de l'orientation, ne retrouvent plus la ruche comme l'ont déjà prouvé plusieurs études. Pour celles qui parviennent à la ruche "les pesticides s'accrochent à la cire de l'abeille, qui constitue son habitat. Elle vit donc dans un milieu pollué tout le temps."

"Si la colonie est affaiblie par intoxication, elle n'en est que plus vulnérable aux parasites, aux virus... et ainsi, toutes les pathologies opportunistes peuvent s'installer" (Jean-Marc Bonmatin, chargé de recherche au CNRS).

"Ca a commencé il y a une vingtaine d'années, avec l'apparition des pesticides néonicotinoïdes." La production est passée de 32 000 à 10 000 tonnes.

"Une aberration ! Les abeilles en milieu urbain se portent beaucoup mieux que celles à la campagne."

Luc élève des abeilles locales, et pratique une apiculture raisonnée, "dégagée des contraintes de rendement à tout prix". Il pointe du doigt les pratiques de certains professionnels qui ont développé une apiculture intensive. "Nourissement intensif pour stimuler la ponte, traitement des colonies avec des produits non homologués parce que moins chers...".

"Certains apiculteurs achètent des reines productivistes qui font beaucoup d'abeilles". Des reines fabriquées artificiellement. Ces nouvelles reines sont mal adaptées à notre environnement et plus fragiles.

La question du jour
« Comment expliquer que sur l' île d'Ouessant, un milieu préservé des pesticides, la mortalité des abeilles est seulement de 1 à 3 % ? » (Source : http://www.lavie.fr/actualite/ecologie/nouveau-seuil-d-alerte-pour-les-abeilles-20-03-2015-61443_8.php)

Voir aussi 

jeudi 5 mars 2015

Enrayer le déclin de l'abeille noire !

Extrait de http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/2015/03/05/l-auvergne-veut-enrayer-le-declin-de-l-abeille-noire_11351798.html

Au-delà des pesticides et parasites, l’économie apicole dans son ensemble menace l’abeille noire. Le projet Beehope tentera de sauver ce patrimoine.

C’est l’espèce la mieux adaptée à nos milieux naturels. Et pourtant, il n’y a plus guère que les conservatoires pour perpétuer, en Europe occidentale, des populations d’abeilles noires au patrimoine génétique quasi intact. Jamais il n’a été aussi menacé par le transfert de gènes d’autres espèces !

L’Apis mellifera mellifera, est menacée par les mutations de l’apiculture contemporaine, qui fait massivement appel à des abeilles importées. 

1. L’abeille noire.

« C’est la mieux adaptée à nos climats où elle se débrouille seule. On la trouve encore à 1.300 mètres d’altitude. Économe en hiver, elle sait réguler sa population pour affronter les aléas. C’est une abeille toutes fleurs, qui plus est très performante sur nos floraisons tardives. C’est aussi une abeille peu agressive et plutôt douce. »
Elle tend pourtant à céder le pas devant les abeilles importées, passées de 5 à 48 % entre 2007 et 2012.
En résulte une hybridation génétique naturelle qui s’accélère au détriment du patrimoine génétique adapté et résistant que portait l’abeille noire.

2. Un rapport avec le déclin des colonies d’abeilles mellifères ?

Parasites et pesticides ont été largement mis en cause pour expliquer ce phénomène. Les initiateurs du projet Beehope invitent à explorer une nouvelle piste en s’intéressant aux abeilles sauvages et à l’impact de l’importation.
« On a créé des combinaisons de gènes que la sélection naturelle élimine. Il faut donc se demander si les pertes ne sont pas aussi liées à des pratiques apicoles qui amènent une moins bonne adaptation des colonies à l’environnement » estime David Biron, chercheur CNRS.

3. L’impact d’un brassage génétique qui s’accélère.

La ruche carrée et mobile marque le début d’une nouvelle phase de domestication : la production ne dépendra plus d’abeilles en milieu sauvage, mais de colonies que l’on sait installer et élever. Progrès technologiques, évolution de l’offre et de la demande sur le marché : le brassage génétique n’a plus qu’à s’emballer.
L’ouverture de l’espace Schengen favorise l’importation de reines. Elles arrivent d’Italie, puis du Caucase, des Balkans… C’est maintenant la buckfast, une espèce multi-hybrides sélectionnée qui inonde le marché… et donc le berceau naturel de l’abeille noire !

4. Le cercle vicieux.

Des colonies d’abeilles domestiques qui pouvaient survivre presque sans l’intervention de l’homme sont de plus en plus souvent remplacées par des insectes plus fragiles et dépendants de l’homme, pour leur entretien et leur alimentation.
« On est entre 30 et 40 % de mortalité en moyenne dans les colonies, mais on considère cela comme normal ! ».
Et le pire reste à venir si l’on ne s’y intéresse pas : quand bien même des apiculteurs éclairés voudraient travailler avec des abeilles noires au patrimoine génétique préservé, il est de plus en plus difficile de se procurer des couvains !
« Si l’on ne fait rien, d’ici dix ans, on perdra ce patrimoine génétique. C’est un vrai problème écologique qui est posé : soit on “domestique” tout à fait l’abeille et nous aurons des abeilles mellifères qui ne pourront plus se passer de l’homme ; soit on conserve une abeille qui peut survivre seule. »

Beehope : un projet en Auvergne et à l'échelle européenne
Le lycée agricole des Combrailles et le laboratoire micro-organismes génome environnement (UMR CNRS/université Blaise-Pascal/UDA 6023) sont partenaires d’un vaste programme européen dédié à l’apiculture durable en général et à la préservation et valorisation des abeilles domestiques noire et ibérique.
Avec eux, le projet Beehope réunit cinq partenaires sur un axe nord-sud : le laboratoire Évolution génome comportement et écologie de Gif-sur-Yvette, le centre d’études biologique de Chizé (CNRS), le centre INRA Poitou-Charentes, l’université basque d’Espagne et l’Institut polytechnique de Braganca (Portugal), les partenaires auvergnats.
Beehope a aussi pour vocation de créer une dynamique entre les citoyens, les apiculteurs, les élus, les scientifiques et les formateurs.
Ce vaste projet aura cinq objectifs principaux, dont : Constituer une réserve de diversité utilisable par l’industrie apicole et les apiculteurs.


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lundi 23 février 2015

Ils font tout pour sauver l'abeille noire

Extrait de http://www.ladepeche.fr/article/2015/02/23/2054038-ils-font-tout-pour-sauver-l-abeille-noire.html

(Le CPAN est le conservatoire pyrénéen de l'abeille noire)

Une race d'abeilles qui s'éteint, avec ses capacités naturelles d'adaptation, d'économie et de résistance acquises depuis les dernières glaciations…

L'enjeu du conservatoire est à la fois écologique car il permet de sauvegarder un patrimoine naturel pyrénéen et économique en participant au développement d'une apiculture durable.

Actuellement, l'association recherche et collecte des souches d'abeilles noires. Le projet consiste ensuite à multiplier les colonies tout en préservant un pool génétique le plus large possible.

Carte d'identité de l'abeille noire
Nom latin : apis mellifera mellifera.
Nom commun : abeille noire.
Origine : Europe de l'ouest/Pyrénées.
Couleur : noire.
Age : l'espèce à 500 000 ans.
Taille : de 11 à 13 mm.
Signe particulier : poilue.


Extrait de http://www.nordeclair.fr/info-locale/la-ruee-vers-les-cours-du-rucher-ecole-ia51b12892n674542 :
«  Le but c’est d’inonder les 3 km autour du rucher du Héron [à côté de Lille] pour en faire un sanctuaire de l’abeille noire  »

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