mercredi 24 juin 2015

Scandale des insecticides néonicotinoïdes

Extrait de http://www.rhone-apiculture.fr/Insecticides-neonicotinoides-Mais.html

Résultats des analyses effectuées sur des prélèvements d’abeilles et de pollen, sur des ruches placées en zone fruitière dans les Monts du Lyonnais :

La mortalité d’hivernage 2014 - 2015 a atteint des niveaux catastrophiques dans notre département, et cette tendance s’accentue d’année en année.
Des pertes de 50 à 90 % des colonies ont été enregistrées ce printemps chez de nombreux collègues.
Au contact de ces produits, les mâles et les reines n’ont plus la fertilité nécessaire pour assurer la pérennité de la grappe. Nous retrouvons au printemps de nombreuses colonies orphelines. Ou dans la ruche, il ne reste que la reine et une vingtaine d’abeilles. La petite grappe avec la reine, finit d’agoniser sur une partie de cadre vide, à quelques centimètres de la nourriture.

Les insecticides néonicotinoïdes sont la principale cause de ces disparitions de nos colonies d’abeilles.

80 à 90 % du problème vient des pesticides, et il ne reste que 10 % à 20 % pour toutes les autres causes (maladies, disparition des ressources, incompétence des apiculteurs ...).

Les résultats qui suivent sont sans appel et pourtant seul le produit initial est détecté et quantifié, et pas les métabolites qui sont pourtant présents.

IMIDACLOPRIDE (Confidor …)
0,96 ng/g dans le pollen de cerisier
0,53 ng/g dans les abeilles butinant le nectar de pommier

ACETAMIPRIDE (Suprème …)
2,87 ng/g dans le pollen de pêchers (plus qu’en 2013, rémanence dans les sols ?)
1,62 ng/g dans le pollen de cerisier
Entre 0,2 et 0,5 ng/g dans les abeilles butinant le nectar de pêchers, cerisiers, pommiers

THIACLOPRIDE (Calypso …)
2,76 ng/g dans le pollen de pommiers
16,50 ng/g dans les abeilles butinant le nectar de pommiers (quantité inimaginable …)
Entre 0,2 et 0,5 ng/g dans le pollen et les abeilles sur cerisiers

La plus grande partie de ces polluants n’est pas arrivée par l’extérieur de la fleur, mais avec la sève de l’arbre. Que le traitement soit fait avant ou pendant la floraison ne change pas fondamentalement le problème, sauf bien entendu si l’abeille se trouve prise dans le nuage de pulvérisation. Ces produits ont une rémanence moyenne d’environ une demi-vie en 9 mois. Il n’est donc pas difficile d’imaginer les quantités de polluants que contiendra le fruit au moment de sa consommation, suite à l’utilisation de ces pesticides dits systémiques, car véhiculés par la sève.

Avec de telles quantités de néonicotinoïdes, nos protégées n’ont aucune chance de survivre.
Ces produits agissent au niveau des abeilles, sur la navigation individuelle, l’apprentissage, la collecte de nourriture, la longévité, la résistance aux maladies ... avec en plus une baisse de la fécondité des reines et une augmentation des accouplements stériles.
Ceci explique bien les mortalités catastrophiques de colonies que nous subissons depuis une vingtaine d’années.

Pour information, les 14 ruches laissées en zone fruitière pour faire les prélèvements 2014, ont toutes disparu en cours de saison ou n’ont pas passé l’hiver. Cela ne paraît pas aberrant vu les résultats des analyses.
Il faut maintenant être kamikaze, inconscient (ou très bien payé) pour amener ses ruches en pollinisation sur ces cultures fruitières.

Comme pour mes collègues, mon cheptel se réduit d’année en année et je me demande maintenant comment le reconstituer. Cela exige un travail et un investissement important, avec le risque de ne rien retrouver l’année suivante. C’est démoralisant. J’ai l’impression que la plupart de nos décideurs ne se sentent pas concernés.

La seule solution évidente pour éviter le désastre complet et la disparition des abeilles et des apiculteurs, est l’interdiction immédiate de l’utilisation de ces insecticides néonicotinoïdes.

Voir aussi :

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